Alex Dorval – Culture – mai 2021
Le Service d’Accueil des Nouveaux Arrivants de Trois-Rivières (SANA) procédait en ce 19 mai au lancement de la murale mobile « Vivre-ensemble », qui entame son parcours dans la salle d’exposition de l’Atelier Silex du 19 au 29 mai.
Les artistes d’origines ethniques diverses ont co-créé l’œuvre sous la réalisation de André-Anne Cartier, artiste chargée de projet et responsable technique pour l’Atelier Silex, celle-ci ayant développé plusieurs expositions collectives en plus de ses projets personnels. Les quatre artistes ayant collaboré à la création de la murale mobile « Vivre-ensemble » sont Iara Falcão (Brésil), Tuqa Dala-Ali (Iraq), Romane Dumas-Kemp (Québec) et Gabriel Mondor (Québec). Ces deux derniers étant également membres de l’Atelier Silex.
En partant du « vivre-ensemble », thème suggéré par l’équipe du SANA, les artistes ont abordé leur travail par une longue réflexion – « au moins 12 heures ! » -, cherchant à construire une murale qui raconterait le parcours d’intégration des nouveaux arrivants. « Il a d’abord fallu comprendre ce qu’est le vivre-ensemble pour chacun d’entre nous », explique Mme Falcão.
Pour Yvan Suaza, directeur général au SANA de Trois-Rivières, ce type de collaboration avec le milieu artistique s’impose de plus en plus : « c’est un type de projet spécial pour nous, mais on réalise que ça devient nécessaire de représenter la diversité et le partage de l’espace urbain à travers la culture, puisque le milieu culturel est un lieu de rencontre qui favorise les échanges ». D’origine colombienne et ayant lui-même connu le processus d’immigration, M. Suaza rappelle que l’immersion des nouveaux arrivants les plonge dès les classes d’intégration dans un univers interculturel, puisqu’ils y rencontrent des gens provenant de plusieurs pays différents. « Je me vois lors de mon arrivée dans les lignes de l’œuvre qui arrivent de partout sur le globe, se perdent et s’entremêlent, mais qui à la fin se retrouvent », image M. Suaza.
D’origine brésilienne, l’artiste Iara Falcão témoigne de son appréhension de cette collaboration interculturelle : « je viens d’un pays où l’art est plein de couleurs, il y a beaucoup de soleil, alors je me demandais au départ comment cela serait accueilli par le groupe, mais rapidement j’ai vu l’ouverture et je suis très heureuse de l’expérience ».
« On est partis de nos dessins respectifs, on a fait un montage à l’ordinateur puis on a peint sans se limiter chacun à notre section », raconte l’artiste Romane Dumas-Kemp. Celle-ci fait valoir que « le côté mobile nous a vraiment inspirés. La murale est mobile, mais elle est aussi amovible, on peut la disposer en zigzag comme elle est là, mais on peut aussi créer une pièce fermée, l’étirer ou la replier de différentes façons selon où elle sera exposée ».
Mme Falcão rajoute que « on a aussi pensé à intégrer dans la composition de l’œuvre des ouvertures dans chacun des panneaux pour provoquer la rencontre ». Ces « fenêtres » dans la murale permettent aux visiteurs de chaque côté de l’œuvre de s’apercevoir et éventuellement d’échanger.
Le directeur du Sana se dit très fier de ce partenariat avec l’Atelier Silex. La murale se retrouvera ensuite à la Bibilothèque Maurice-Loranger à compter du 30 mai. Pour la suite, l’équipe du SANA aimerait voir la murale poursuivre son voyage à travers la région.
Du lundi au vendredi, de 11h à 18h
Salle d’exposition de l’Atelier Silex
1095 rue du Père Frédéric, Trois-Rivières