Laura Lafrance, octobre 2019
Un projet local d’agriculture à l’école primaire Louis-de-France prend de l’ampleur et permet la création d’un organisme à but non lucratif avec une vision ambitieuse. L’OBNL AgrÉcoles a pour objectif de mettre en lumière le laboratoire d’innovation bioalimentaire de l’école Louis-de-France tout en permettant à d’autres écoles d’éventuellement intégrer un programme semblable dans leur propre cursus.
La création d’AgrÉcoles découle du projet vert L’agroalimentaire s’invite à l’école!, une première au Québec qui vise à permettre aux élèves de bénéficier d’une éducation axée sur la nature et l’agriculture de la maternelle jusqu’à la sixième année.
Une approche pédagogique originale
Située dans le secteur Saint-Louis-de-France, l’école Louis-de-France accueille chaque année environ 400 élèves. Durant leur passage à l’école, les élèves suivent des leçons sur l’origine des aliments, l’histoire agroalimentaire, les métiers agricoles et les retombées de l’agriculture sur la culture québécoise. En somme, tous les thèmes qu’aborde le programme L’agroalimentaire s’invite à l’école! sont intégrés dans le cursus scolaire de base du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.
La genèse d’un projet d’envergure
C’est en 2016 que la phase initiale de ce projet prend son envol. Voulant faire de son établissement une école verte et agroalimentaire, la directrice Maryse Côté contacte l’agente de développement Diane Boily pour l’aider à concrétiser sa vision. Au départ, l’objectif était de permettre aux enfants de prendre conscience de l’endroit d’où proviennent les aliments ingérés tous les jours. Grâce aux divers financements et à la participation des élèves et de plusieurs parents bénévoles, l’école a ensuite pu installer de nombreux bacs de jardinage dans la cour arrière.
Comme l’explique la responsable du projet, Sophie Cormier-Rondeau, l’école a choisi une approche englobante, sans activités extracurriculaires; les enseignants intègrent à leur enseignement classique diverses notions agricoles. De ce fait, les cours de mathématiques, de français et d’univers social sont présentés aux étudiants à travers l’apprentissage des plantes et de l’histoire de l’agriculture. Cela permettrait de sensibiliser les élèves à l’importance de la nature, mais aussi à celle de l’alimentation locale.
Les légumes récoltés par la production de l’école ont permis la mise en place d’un bar à salades où les étudiants peuvent déguster le fruit de leurs efforts. « Les gens qu’on veut toucher, ce sont les élèves », raconte Sophie Cormier-Rondeau. L’équipe derrière ce projet espère aider les élèves à éventuellement devenir des citoyens plus conscientisés et plus responsables.
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Création d’AgrÉcoles
En mai dernier, le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation a annoncé qu’il accorderait un financement de 649 200$ sur une période de trois ans au programme L’agroalimentaire s’invite à l’école! Avec ce financement, l’équipe-école compte financer la deuxième phase du projet, soit celle d’offrir un service clé-en-main à d’autres écoles afin de leur permettre d’intégrer un programme similaire dans leur établissement.
À court terme, l’organisme AgrÉcoles compte terminer la formation de son conseil d’administration; ils sont d’ailleurs à la recherche de membres qui œuvrent dans le domaine juridique et légal. Pour ce qui est des projets plus concrets, l’OBNL prévoit utiliser son financement pour démarrer un élevage d’insectes comestibles ainsi qu’une culture de champignons. En octobre, un festival des récoltes sera également organisé pour célébrer les réalisations des élèves.
Dans les années à venir, les fonds permettront la construction d’une chambre froide, d’une serre et d’un pavillon extérieur.