Lauréanne Daneau, février 2017
Au cœur du quartier du savoir de Trois-Rivières, reconnu pour son parc automobile important, se dresse un îlot vert qui nous permet de mieux respirer : les boisés de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Quel rôle jouent-ils exactement ?
Lors d’une conférence se tenant le 18 janvier dernier à l’UQTR, quatre étudiants ont révélé que les boisés situés sur le campus retiennent jusqu’à 30 % du CO2 que l’université a pu émettre depuis sa création en 1969. Il s’agit d’un des principaux résultats d’une étude supervisée par le professeur Vincent Maire et commandée en 2014 par Valérie Larose, conseillère en développement durable de l’UQTR. L’idée de départ consistait à mieux documenter les milieux naturels du campus et faire des recommandations pour optimiser le bilan environnemental de l’institution.
Projet carbone
Pour réaliser leur étude, Olivier Chouinard, Alexandre East, Hugo Tremblay et Simon Rousseau-Cloutier ont échantillonné et caractérisé 1 489 arbres répartis dans 36 parcelles de 400 m2 des boisés de l’université selon le protocole du ministère des Ressources naturelles du Québec. À la suite de cet inventaire, ces jeunes chercheurs ont calibré et utilisé le modèle du bilan de carbone du secteur forestier canadien utilisé par le Canada dans le cadre du protocole de Kyoto. Les étudiants ont ainsi constaté qu’en 2014, ce sont 119 tonnes de CO2 qui ont été séquestrés dans les boisés sur 1 920 tonnes émis par l’université, soit l’équivalent de 6 %. Cette capacité risque néanmoins de diminuer dans les 20 prochaines années car plusieurs arbres dépasseront les 80 ans, seuil pour lequel ils deviennent moins efficaces à séquestrer le carbone.
Pistes pour maintenir la performance des boisés
Le titre d’université « carboneutre » n’est pas encore à portée de main pour l’UQTR et ses 0.2 km2 de forêt, contrairement à l’Université Laval qui s’est félicitée d’y être arrivée en novembre 2015 notamment grâce à sa forêt de Montmorency de 412 km2. Cela dit, cette étude permet de dégager plusieurs pistes de solutions pour maintenir la capacité à séquestrer le carbone de l’îlot vert.
Les étudiants proposent différentes pistes aux gestionnaires du campus. Ils recommandent une gestion de la structuration des âges des arbres, une densification de la forêt en plantant sous couvert et la coupe de certains arbres morts. L’aménagement forestier doit également tenir compte d’autres enjeux que le carbone, tels que le maintien de la biodiversité et la présence de cet îlot de fraicheur en milieu urbain.
Soulignons que la plantation d’arbres fait déjà partie des actions posées par l’université. Au cours de l’été 2016 seulement, les quatre étudiants ont planté jusqu’à 1 000 arbres.
Quelle est la suite ?
Cette étude produite dans le cadre du Programme d’intervention dans la communauté (PICOM) est la troisième portant sur les boisés de l’UQTR et alimentera le plan d’action 2016-2020 de développement durable de l’institution. Pour leur part, les quatre étudiants espèrent contribuer à développer auprès de la communauté universitaire un sentiment d’appartenance aux boisés.