Valérie Delage, septembre-octobre 2019
C’est avec grand plaisir que je reprends la plume dans notre précieux média communautaire régional, à la chronique Environnement, une tribune que je partagerai avec une autre personne au fil des parutions. L’environnement, oui, puisque, tout comme beaucoup d’entre vous, c’est le sujet qui m’habite et me préoccupe le plus.
Nous sommes chaque jour un peu plus bombardés de nouvelles et d’images alarmantes quant à l’avenir de notre planète. La situation mondiale d’urgence climatique nous inquiète tous et toutes.
Lors de la parution de son rapport, qui a mené à la signature des Accords de Paris en 2015 (COP 21 – 196 pays), le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) disait à l’époque : «Les émissions de gaz à effet de serre (GES) des pays industrialisés devront diminuer, d’ici 2050, de 80 à 95 % par rapport au niveau de 1990, si on veut empêcher le réchauffement d’atteindre le seuil critique d’augmentation de 1,5 °C.» Or, les rapports subséquents du GIEC et de nombreux autres scientifiques affichent un pessimisme croissant quant aux objectifs à atteindre et aux délais de réalisation de ces engagements.
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Réchauffement climatique, pollution atmosphérique, inondations, fonte des glaces, montée du niveau des océans, perte de biodiversité, espèces menacées, extractivisme, épuisement des ressources, gestion des déchets, gaz à effet de serre, énergies fossiles, réfugiés climatiques, 6e extinction, etc. : tous ces termes relativement récents s’insèrent tranquillement dans notre vocabulaire courant, au risque de devenir banals.
L’ampleur du défi semble telle que nous ne savons pas trop par quel bout l’attaquer, ce qui génère du stress. Un nouveau mot circule même de plus en plus pour désigner cet état : l’écoanxiété. Il traduit bien l’angoisse induite par l’impuissance ressentie devant l’envergure de la crise climatique. Certains préfèrent gérer ce stress par le biais du scepticisme ou du déni, en trouvant toutes sortes d’arguments ou de croyances réconfortantes pour garder un équilibre quotidien. D’autres veulent tout connaître sur le sujet, parfois jusqu’à la surinformation, laquelle peut mener au fatalisme : à quoi bon agir quand il est déjà trop tard ?
Toutefois, le meilleur remède contre l’écoanxiété reste l’action. Pardonnez-moi cette évidence, mais le seul moyen de réussir à changer quelque chose, c’est d’essayer ! Agir, ce n’est pas seulement prendre le risque de changer les choses, c’est aussi libérer, sublimer notre stress et ainsi faire baisser notre niveau d’écoanxiété.
Heureusement, les possibilités d’action sont presque infinies. J’entends souvent : « j’aimerais agir, mais je ne sais pas quoi faire » ou « je ne m’y connais pas assez », ou encore « toute seule, je ne peux rien faire ». Détrompez-vous, quelles que soient vos connaissances, vos intérêts, vos moyens ou votre disponibilité, tout le monde peut faire quelque chose. Actions individuelles, collectives ou politiques, nous verrons au cours des prochaines chroniques comment chacun et chacune peuvent faire leur part pour sortir de la crise climatique.
En attendant, voici un premier geste important à poser :le 27 septembre prochain, la planète entière sera en grève pour le climat. Trois-Rivières ne fera pas exception. On se retrouve par milliers aux Cubes de l’UQTR à 12 h 30 ?