aînés
Gracieuseté : résidences Les Marronniers

Selon le Rapport mondial sur l’âgisme déposé par les Nations Unies en 2021, une personne sur deux dans le monde aurait des attitudes âgistes. Et cet âgisme a des conséquences négatives sur la santé physique et le bien-être des personnes visées en plus d’être associé à de l’isolement social, de l’insécurité financière, une baisse de la qualité de vie et même des décès prématurés. «On estime que 6,3 millions de cas de dépression dans le monde sont dus à l’âgisme. Ce phénomène se recoupe avec, et accentue, d’autres formes de biais et de désavantages, notamment ceux liés au sexe, à la race et au handicap, ce qui a des conséquences négatives sur la santé et le bien-être des personnes.» 

« L’âgisme nuit à tous, aux personnes âgées aussi bien qu’aux jeunes. Mais souvent, il est si répandu et si bien accepté – dans nos attitudes comme dans nos politiques, nos lois et nos institutions – que nous ne réalisons pas les répercussions qu’il a sur notre dignité et sur nos droits. » – Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

Combattre l’âgisme par la cohabitation intergénérationnelle

Est-ce que la cohabitation intergénérationnelle peut être considérée comme un moyen de vaincre l’âgisme? Le Rapport mondial sur l’âgisme note que les activités intergénérationnelles qui réduisent les préjugés contribuent à faire reculer ce phénomène. Mais jeunes et aînés sont-ils intéressés à cohabiter ensemble et quels avantages peuvent-il en tirer? «Malgré des différences de modes de vie identifiées, l’association de ces deux publics est la plus à même de générer des synergies intéressantes, notamment par la diversité des vécus, leur intérêt commun pour le savoir, leur forte implication bénévole, et des emplois du temps flexible. Le logement intergénérationnel répond à une demande, sans que celui-ci soit fait pour tout le monde. Bien que des préjugés existent, les deux générations sont favorables l’une à l’autre, les personnes âgées étant les voisins préférés de 45% des personnes aux études et ces derniers étant préférés par 36% des aîné(e)s du sondage », peut-on lire dans le rapport Logement intergénérationnel : sortir de l’exception au Québec.

Un projet précurseur mauricien inspiré des Pays-Bas

Un projet qui a révolutionné le concept de logement pour personnes âgées depuis 2012 est celui d’Humanitas aux Pays-Bas qui a créé un programme d’hébergement intergénérationnel entre étudiants universitaires et résidents âgés. Le précurseur de ce modèle au Québec fut la résidence Les Marronniers qui s’est inspirée de ce projet pour implanter en 2017 un projet de cohabitation intergénérationnelle au sein de sa résidence d’aînés de Trois-Rivières. Concrètement, ce projet permet à des étudiants professionnels, collégiaux ou universitaires d’habiter gratuitement dans un appartement situé dans la résidence pour aînés en échange d’une dizaine d’heures de bénévolat par semaine. Certes cette initiative permet aux étudiants d’alléger leur fardeau monétaire pour se loger mais permet également de construire des ponts intergénérationnels.

« Ce projet, explique Jessica Lambert-Fandal, directrice des communications et du marketing, réconcilie les générations et permet l’entraide. Les ainés encouragent les jeunes pendant leurs examens, les jeunes vont faire des activités individuelles ou en groupe avec eux et tous vont souvent prendre les repas ensemble.» Cette cohabitation répond également à un problème de solitude autant auprès des aînés que des jeunes car beaucoup d’étudiants sont en provenance d’autres régions et se sentent moins seuls. «Ils ont l’impression nous disent-ils d’avoir une grande famille qui les entoure. Les deux clientèles d’âges sont plus curieuses de comprendre les réalités qui les habitent. Les échanges sont vraiment riches et réciproques. Et même chez le personnel, ça crée une atmosphère positive et différente. Cette cohabitation, ainsi que les autres projets intergénérationnels que nous réalisons avec les CPE, les écoles primaires, les bénévoles étudiants font assurément une différence à plusieurs niveaux!»

Après Trois-Rivières, un nouveau projet à Louiseville

C’est depuis 2017 que le projet de cohabitation est implanté à la résidence Les Marronniers de Trois-Rivières. Dès septembre, un tel projet sera également développé à la résidence Les Tourelles de Louiseville. Si vous êtes étudiants et que l’idée vous intéresse, vous pouvez poser votre candidature sur le site web de la résidence de Louiseville et les candidatures spontanées sont toujours acceptées sur le site web de la résidence de Trois-Rivières. Lors de la sélection, les étudiants doivent démontrer un réel désir de s’investir dans ce projet pour s’y impliquer selon leurs intérêts et aptitudes. Les étudiants admis ont ensuite accès à une ressource à l’interne pour les soutenir et les sensibiliser au phénomène de la vieillesse, ainsi que les façons de bien interagir avec leurs futurs colocataires ainés. 

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