Par Valérie Delage, décembre 2016
Le temps des Fêtes approche à grands pas et avec lui, l’inévitable musique de Noël dans les commerces dès le mois de novembre, nous invitant à dépenser pour des cadeaux tous plus mirobolants les uns que les autres, de ceux qui, nous promet-on, rendront nos proches encore plus heureux que l’année précédente.
En parallèle, les innombrables reportages sur le stress engendré par l’endettement pour payer ces cadeaux, la pression à organiser les somptueux repas qui sauront impressionner les convives, trouver les décorations qui en mettent plein la vue, recevoir tout son monde en évitant les tensions familiales, etc.
Bref, c’est à se demander ce qu’il demeure de ce fameux esprit de Noël qui invite au rassemblement et au partage autour d’un bon repas dans la simplicité quand de plus en plus de gens appréhendent le temps des Fêtes comme un mauvais moment à passer!
Étourdie par ce marketing insistant de notre société de consommation et la morosité ambiante qu’il génère, j’ai pour ma part résolu le problème en me tenant loin des centres commerciaux. En effet, depuis quelques années, je m’enferme chez moi quelques jours avant Noël pour fabriquer mes cadeaux. Accompagnée par la douce musique de l’album « Autour de Noël » de Valérie Milot et Antoine Bareil ou du Novum Canticum de Vocalys (nos artistes locaux au grand talent!), je concocte mes cadeaux à déguster : tartinade au chocolat, noix fourrées à la pâte d’amande, rochers à la noix de coco, etc. J’entre tranquillement dans l’esprit des fêtes en imprégnant chaque bouchée de la pensée des personnes à qui je vais les offrir. Le tout est présenté dans des emballages artisanaux, le plus possible confectionnés à partir de matériaux récupérés. Un petit conseil : résistez aux supplications pour obtenir vos meilleures recettes afin de mieux susciter l’attente pour l’année suivante. C’est de cette façon que l’on créé des rituels de Noël qui font nos plus beaux souvenirs.
Toutefois, comme je ne peux pas envoyer de nourriture à ma famille en France, j’achète des cadeaux confectionnés par des artisans locaux qui m’auront raconté comment ils créent leurs produits uniques, ce qui me permettra d’enrober l’objet d’une histoire locale toujours fort appréciée outre-mer.
Mais j’entends déjà les sceptiques s’objecter que les enfants ne se contenteront pas de biscuits, ça leur prend des jouets pour faire « Noël ». Eh bien l’an passé, une amie et moi avons offert à un garçon de 12 ans féru de jeux de société, un certificat valable pour une après-midi en notre compagnie au café « Les Mauvais perdants » où l’on peut jouer à des centaines de jeux en ayant toutes les règles patiemment expliquées par une personne sur place. Nous avons eu beaucoup de plaisir bien qu’il n’ait reçu qu’un bout de papier dans une enveloppe pour Noël. Et devinez quel fut son premier choix lorsqu’on lui a demandé ce qu’il voulait pour son anniversaire en septembre?
Si l’on y réfléchit bien, quels sont nos meilleurs souvenirs du temps des Fêtes? Pour ma part, je peux difficilement me rappeler d’un cadeau mémorable que j’ai reçu. Mais l’évocation de l’ambiance des fêtes en famille, des repas spéciaux préparés avec amour, de l’attente fébrile de mes cousins et cousines, des rires et jeux ensemble, ranime en moi les souvenirs heureux qui restent à jamais gravés dans ma mémoire.
Loin du stress et de la pression générés par notre société de consommation, c’est en pensant au genre de souvenirs que l’on veut offrir à nos proches que l’on peut aborder le temps des Fêtes calmes et sereins, comme un moment joyeux à partager.