
Cet article s’inscrit dans le cadre du projet Proche en tout temps porté par Le Gyroscope et Le Périscope, deux organismes de la Mauricie venant en aide aux proches de personnes vivant avec des problématiques de santé mentale. Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier de l’Appui Mauricie. Pour rejoindre l’équipe du projet Proche en tout temps, contactez-les par courriel au info@procheentouttemps.org.Kathy Guilhempey, chargée de projet en communication pour Proche en tout temps, décembre 2019 De la même façon qu’il existe des maisons, des condos et des appartements pour que chacun puisse espérer vivre dans un lieu de vie qui lui convient, l’offre d’hébergement en santé mentale pour les aînés se décline sous diverses formes pour répondre à des besoins très différents. Esquissons un bref portrait d’habitants de chacun de ces lieux. Louise vit en ressource intermédiaire, c’est-à-dire dans une ressource d’hébergement non-institutionnelle mais avec la présence jour et nuit, d’intervenants formés. À 92 ans, Louise a connu l’institution psychiatrique au début de sa vie d’adulte et ne peut vivre seule dans un logement en raison de ses épisodes de catatonie qui très souvent l’empêchent de voir à son hygiène ou à son alimentation. René aime la chambre qu’il occupe dans une résidence de type familial. La routine de vie y est bien établie. Avec les quelques tâches simples qui lui sont confiées, la matinée sera vite passée. En après-midi, il a prévu une promenade « pour être tout seul un peu ». Mais il a déjà hâte au souper de pouvoir conter « à la gang » (ses trois autres colocataires et les propriétaires de la résidence), les bateaux qu’il aura vu passer sur le fleuve. Gérard, qui vit avec un trouble d’anxiété généralisé sévère, est heureux d’habiter seul dans sa maison. Avec l’aide ponctuelle de son intervenante, il a notamment réussi à ne plus appeler un plombier dès qu’une goutte d’eau perlait du robinet fermé de la cuisine. Bien que récemment à sa retraite, il a déjà décidé dans quelle résidence pour personnes âgées il ira, si jamais il ne peut plus fonctionner seul au quotidien. « Ça me rassure de le savoir », dit-il. « J’en ai eu bien besoin au début, mais maintenant, je suis correct! », affirme Diane à propos de son intervenante, qu’elle n’a pas eu besoin d’aller consulter depuis 2 ans. Elle se sent bien dans son 3½ joliment décoré. Celle qui vit désormais dans un quartier populaire a longtemps été propriétaire « d’un char de l’année et d’une grosse cabane », comme elle dit. Entre temps, de graves événements traumatiques se sont produits. Depuis, au quotidien, elle entend des voix. Mais cela ne l’empêche pas d’offrir de son temps pour de nombreuses implications bénévoles.
Chacun de ces portraits nous indique que le lieu de vie idéal est différent pour chacun. Pour soutenir un proche aîné vivant avec une maladie mentale, il est important de s’assurer que son lieu de vie est adapté et habilitant, c’est-à-dire qu’il offre un environnement sécuritaire mais aussi, stimulant le développement de son pouvoir d’agir et de son autonomie, quel que soit son âge. Diane, par exemple, ne serait pas heureuse en ressource intermédiaire, car elle est totalement autonome. Se sentir bien chez soi est une des conditions premières à remplir pour espérer mener une vie la plus épanouissante possible. Pour toute information concernant les possibilités de logement pour votre proche atteint d’une maladie mentale, adressez-vous à l’accueil du CLSC le plus proche de votre domicile.