Marie-Pier Bédard, février 2019
Dans son dossier spécial du mois, La Gazette de la Mauricie aborde le concept de décroissance. Afin de bien saisir ce dossier, il faut se questionner sur les causes sous-jacentes qui ont mené à la naissance de ce concept, notamment les changements climatiques. Ces derniers sont de plus en plus évoqués dans l’actualité et lors de conversations privées, amenant à l’éveil des consciences et à la mobilisation des individus. Faisons le point.
Les changements climatiques expliqués
Il y a dans l’atmosphère terrestre des gaz à effet de serre (GES) présents naturellement et essentiels à la vie (phénomène de l’effet de serre). Dans un cycle naturel, les rayons du soleil réchauffent la terre et une partie de la chaleur retourne dans l’atmosphère sous forme de rayons infrarouges (chaleur). Les GES permettent de conserver une partie de la chaleur dont l’excédent se dissipe. Cependant, plusieurs activités humaines, surtout celles qui utilisent des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel, mazout), dégagent des GES et viennent dérégler ce cycle naturel. En effet, ces différentes activités émettent des GES supplémentaires et retiennent davantage de chaleur dans l’atmosphère terrestre, ce qui amplifie le phénomène de l’effet de serre. Résultat : la température moyenne sur terre augmente et le climat en est perturbé.
Doutes sur les causes ?
Dans l’histoire climatique de notre planète, il y a toujours eu des cycles de refroidissement et de réchauffement. Cet argument vient parfois alimenter les doutes sur les causes des dérèglements climatiques actuels. Or, depuis plusieurs années, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ne laisse plus de place au doute. De fait, dans un rapport publié en novembre 2014, le GIEC a qualifié d’« extrêmement probable » l’argument que l’« activité humaine est la cause principale du réchauffement observé » depuis le milieu du XXe siècle. Ce rapport démontre que l’intensification des activités anthropiques (attribuables à l’homme) est responsable de la vitesse à laquelle s’opèrent les changements climatiques.
Responsabilité ?
Le constat suivant est intéressant : « Les rapports du GIEC se suivent et s’aggravent, font l’objet d’une attention médiatique momentanée, puis semblent tomber dans l’oubli. » Qui se sent concerné ? Qui se sent responsable ? Qui EST responsable ? Les multinationales, les gouvernements, les individus ? Il est difficile de concevoir que nous détenons tous une part de responsabilité face à une problématique aussi globale et complexe. Et pourtant, comme individus, nos habitudes de vie et de consommation sont au cœur de cette problématique. En effet, chaque citoyen peut participer à l’atténuation des changements climatiques en consommant de façon responsable et en modifiant certaines habitudes de vie. Encore faut-il en prendre conscience et avoir le désir de changer les choses, à la mesure de notre pouvoir d’action.
Décroissance…
Est-ce que la décroissance est LA solution aux changements climatiques actuels ? La réponse, comme la problématique climatique, n’est pas simple. Certains diront que la décroissance est une utopie, d’autres qu’elle est une nécessité. Dans tous les cas, le constat suivant s’impose : il y a une réelle urgence d’agir, et inverser la tendance actuelle nécessitera des changements de société importants.