La Gazette de la Mauricie, en collaboration avec la Caisse d’économie solidaire Desjardins et différents partenaires régionaux, vous présente la série Cap sur l’innovation sociale. Dans chacune de nos parutions depuis septembre 2018, nous avons mis en lumière un projet citoyen ou une initiative entrepreneuriale qui répond de façon originale à un besoin de notre collectivité. Voici le dernier de cette série de neuf articles qui accompagnent les capsules vidéo diffusées sur notre site gazettemauricie.com. Cet article est réalisé en collaboration avec la Table régionale de l’éducation de la Mauricie.
Steven Roy Cullen et Magali Boisvert, juin 2019
Il n’y a pas de science exacte pour l’encadrement parental. D’un parent à l’autre, d’un enfant à l’autre, la réalité peut être bien différente. Parfois, il se peut qu’on se sente désemparé devant les ennuis de nos adolescents. Comment intervenir? Doit-on intervenir? Le comité Soutien, Accompagnement et Concertation pour nos Ados (SacAdos) dont le plus récent projet est financé par la Table régionale de l’éducation de la Mauricie tente justement d’offrir une réponse à ce genre de questionnement. Le comité SacAdos a vu le jour en 2011 pour aider les jeunes et leurs parents dans leur transition de l’école primaire à l’école secondaire. Il regroupe les écoles de La Tuque et plusieurs partenaires du milieu.
Une collaboration avantageuse
Le plus récent projet du comité SacAdos est né de la collaboration entre la Ressource Parent-Ailes et la Maison de Jeunes (MDJ) Défi-jeunesse du Haut-Saint-Maurice. La première organisation est un milieu de vie pour les familles de La Tuque offrant du soutien aux parents d’enfants de 0 à 17 ans, alors que la seconde est un milieu éducatif pour les jeunes de 12 à 17 ans où des intervenants effectuent de la prévention sur divers enjeux affectant les jeunes. « Je voulais qu’on se complète par rapport à l’intervention et qu’on assure un continuum de services. De plus, on sait que le meilleur impact pour aider les jeunes dans leur réussite éducative, c’est l’encadrement parental », souligne Audrey-Ann Frenette, directrice de la Ressource Parent-Ailes.
Des café-rencontres thématiques
Concrètement, le projet du comité SacAdos vise à outiller les parents d’adolescents en les invitant à prendre part à des cafés-rencontres thématiques où est présent un intervenant d’un organisme partenaire ou du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ). Douze partenaires sont engagés dans le projet qui contribue ultimement à prévenir les dépendances (i.e. alcool, drogues, jeux de hasard) et à soutenir la réussite éducative des jeunes. Bien qu’il y ait un intervenant présent lors des cafés-rencontres, le succès du projet réside dans l’entraide qui s’opère entre les parents participants. « Lorsqu’on fait les cafés‑rencontres, les parents deviennent des pairs aidants et s’aident entre eux », explique Alexandre Lehoux, coordonnateur de la MDJ Défi-Jeunesse du Haut‑Saint‑Maurice. Ils réalisent qu’ils ne sont pas seuls à vivre des difficultés avec leurs adolescents. Au-delà des liens entre parents, le projet du comité SacAdos crée des ponts entre les jeunes et les parents en les emmenant à mieux se comprendre. Lors des cafés‑rencontres, les intervenants diffusent parfois des enregistrements dans lesquels des adolescents de la MDJ répondent à des questions sur des sujets tels l’anxiété, la sexualité et la réussite scolaire. Cela donne lieu à des discussions et suscite parfois la surprise chez les parents qui peuvent adapter leur manière d’intervenir auprès de leurs adolescents.
Des capsules vidéo éducatives
La réalisation de capsules vidéo éducatives vient compléter le projet du comité SacAdos. Celles-ci seront diffusées l’automne prochain sur les réseaux sociaux et sur le site Web de l’école secondaire Champagnat de La Tuque. Elles mettront en vedette les intervenants du vaste réseau de partenaires et bonifieront ainsi le contenu des cafés‑rencontres avec des ressources supplémentaires pour les parents. Mentionnons que toutes les capsules seront sous-titrées en Atikamekw grâce à la collaboration du Centre d’amitié autochtone de La Tuque. « On souhaite vraiment que ces capsules-là aident les parents ici, à La Tuque, mais que ça aille plus loin; ça peut même aider des parents dans d’autres régions du Québec », conclut Alexandre Lehoux.