Florie Dumas-Kemp, janvier 2018

Dans la dernière année, nous avons assisté à une vague de dénonciations sous le mot-clic #MoiAussi, dévoilant de nouveau l’ampleur du phénomène des violences sexuelles. À quelques jours de la Journée nationale contre la violence faite aux femmes, nous apprenions qu’un groupe anti-registre des armes à feu prévoyaient manifester sur la Place du 6-décembre-1989 à Montréal. Ces situations, pour ne mentionner qu’elles, nous rappelaient la nécessité du féminisme dans l’espace public québécois. Il y a aussi eu des bons coups, comme l’augmentation du nombres d’élues en politique municipale mauricienne. Nous avons rencontré Joanne Blais, directrice de la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie, pour parler d’enjeux et de rêves féministes pour la nouvelle année.

Halte à la privatisation !

femmes

Joanne Blais est directrice de la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie.
Crédits : Dominic Bérubé

Interrogée sur ce qui préoccupe son organisme régional, dans le contexte de l’année électorale qui s’amorce, Joanne Blais souligne d’entrée de jeu que « tout ce qui touche la privatisation des soins de santé ou de l’éducation » est un enjeu crucial pour l’égalité entre les genres. Puisqu’une majorité du personnel travaillant dans ces services publics sont des femmes, « quand on coupe dans les soins de santé, ou qu’on nivelle par le bas les conditions de travail (…), ce sont souvent les femmes qui écopent », nous dit-elle. Même phénomène du côté de l’éducation. Madame Blais souhaite donc rappeler aux gouvernements que « si on veut vraiment avoir un effet sur l’autonomie économique des femmes et diminuer la pauvreté vécue par les femmes, il faut se préoccuper de l’accès aux soins de santé et au système d’éducation ».

Le centre de femmes interculturel Les Trois sœurs devrait voir le jour bientôt  

L’importance de l’analyse différenciée selon les sexes

Elle appelle les élues et élus ainsi que les futurs candidats de tout genre aux élections à toujours garder en tête qu’il existe « une discrimination systémique envers les femmes, que c’est la prémisse de base. Cette discrimination systémique là n’est pas vécue par les hommes en ce moment dans notre système ». Pour toute décision en économie ou autre secteur, elle souhaite que l’analyse différenciée selon les sexes soit utilisée afin de « voir les répercussions possibles sur les garçons et les filles, les hommes et les femmes ». De cette manière, « on risque de faire de meilleurs choix, et de développer nos territoires d’une façon plus équitable et plus juste, ce qui va vraiment permettre une réelle égalité entre les hommes et les femmes, de même qu’entre toutes les femmes », ajoute-t-elle.

Du financement pour contrer les violences envers les femmes

Pour lutter contre les violences que subissent les femmes, Joanne Blais souhaite voir plus de financement pour les organismes spécialisés en violences conjugales et sexuelles. Quand des campagnes de sensibilisation sont faites, il importe « que les groupes de femmes qui ont développé une expertise et des compétences incroyables à travers les années sur ces questions-là soient interpellées en tant que personnes ressources expertes », affirme-t-elle. L’annonce en décembre dernier d’un investissement dans la lutte aux violences sexuelles se présente comme un nouveau pas dans la bonne direction.

Rêver de paix et d’égalité

Si Joanne Blais poursuit son travail féministe après toutes ces années, c’est parce qu’elle a à cœur de voir l’avènement d’un monde meilleur : « C’est sûr que si on arrivait un jour à un monde offrant une vraie égalité entre les hommes et les femmes, on pourrait penser que les maisons d’hébergement, les CALACS, tous ces organismes qui luttent contre les violences vécues par les femmes n’auraient plus de raison d’être. Oui, je rêve du jour où les femmes pourront circuler en toute liberté, en toute sécurité, peu importe où elles sont dans le monde, peu importe ce qu’elles veulent faire, et qu’elles n’aient plus à avoir peur. » Pour atteindre ce monde de paix et d’égalité, elle croit que la démilitarisation est nécessaire, car on pourrait ainsi « investir aux bonnes places, soit dans l’éducation, la santé, le logement social, etc., et la lutte aux violences faites aux femmes ».

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