Par Caroline Ricard, enseignante à la Commission scolaire du Chemin-du-Roy
L’éducation relative à l’environnement (ERE), vous connaissez ? Initiative scolaire qui m’inspire comme enseignante, elle m’invite à jouer un rôle d’éducatrice et à favoriser le développement de qualités d’être et de valeurs jugées profitables pour la société. La mission de l’école consiste à former les citoyens de demain, à les rendre capables d’interagir harmonieusement avec leur milieu et à les préparer « à mieux relever les défis auxquels ils devront faire face » (PFÉQ, 2006, p. 2). Or, comment y parvenir sans permettre aux enfants de s’ancrer plus consciemment dans leur monde vis-à-vis eux-mêmes, les autres et leur milieu de vie… la Terre ?
Un certain nombre de programmes et d’organismes s’emploient activement à favoriser ce développement. Par exemple, les Établissements verts Brundtland, la Fondation Monique Fitz-Back et le Réseau In-Terre-Actif soutiennent les enseignants dans leurs efforts pour former des citoyens soucieux notamment de bâtir un monde plus démocratique, écologique, solidaire et pacifique. L’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) propose pour sa part d’explorer des thématiques annuelles et/ou de célébrer diverses journées mondiales venant appuyer le développement de qualités d’être et de la sensibilité au vivant, tandis que la Fondation David Suzuki met à la disposition des enseignants une série de guides pédagogiques leur permettant de mettre la nature au cœur de leur enseignement.
Des chercheurs de l’Université Harvard, estimant qu’il est plus important de développer la bienveillance chez nos enfants que de les inciter à chercher leur bonheur personnel avant tout, nous invitent à adopter de nouvelles pratiques. ParticipAction fait, de son côté, la promotion de la gestion des risques par opposition à la simple recherche de la sécurité, qui entrave l’autonomie, la réflexion, le développement des potentiels, l’estime de soi et l’entraide. De même, Richard Louv, auteur de Last Child in the Wood, François Cardinal auteur de Perdus sans la nature, la Fondation David Suzuki et plusieurs chercheurs tels Point et Degas (2015)* insistent sur l’importance du jeu libre à l’extérieur et du retour à la nature pour assurer un développement complet.
Axée sur la promotion du mieux « vivre ensemble sur Terre » (Lovelock, 1986), la compréhension de la vie et, partant, le développement d’une culture scientifique de qualité, l’ERE m’aide à construire du sens et de la pertinence dans mon enseignement. Convaincue avec Sénèque que « C’est la vie qui nous apprend et non l’école », je fais une place de choix au vivant dans ma classe. Mais comme le dit le proverbe africain : il faut tout un village pour élever un enfant! L’école a aussi besoin de vous!
*Jouer pour apprendre en petite enfance. MOOC (Cours en ligne ouverts aux masses). Université du Québec à Trois-Rivières. Repéré à https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/ public/gscw030?owa_no_site=1318, consulté le 20 novembre 2015