par Charles Fontaine – Suggestions de nos cinéphiles – mars 2021 Mon année Salinger (My Salinger Year) Canada. 2020. Drame de Philippe Falaradeau avec Margaret Qualley, Sigourney Weaver, Théodore Pellerin Adapté du roman autobiographique de Joanna Smith Rakoff, ce drame de Philippe Falardeau (Monsieur Lazhar, C’est pas moi, je le jure !) nous invite au cœur du milieu littéraire new-yorkais. Le film raconte l’histoire de Joanna (Margaret Qualley), une brillante écrivaine en devenir, décrochant un emploi dans une prestigieuse agence littéraire à New York. Sa tâche principale : répondre au courrier de l’auteur J.D. Salinger. Véritable célébrité de la littérature américaine, celui-ci ne répond non seulement plus à ses nombreuses lettres, mais refuse même d’en connaître la nature. Il incombe ainsi à Joanna de répondre par des lettres types savamment composées par l’agence. Or, au fil des lectures de certains épistoliers s’adressant à Salinger, Joanna se voit bouleversée et entame, à l’instar du héros de L’Attrape-Cœur, un processus personnel de transformation. Si la seconde partie du film parvient à tirer la première hors des difficultés qu’elle rencontre, c’est notamment parce que s’y développe une relation savoureuse entre les personnages de Joanna et de Margaret (Sigourney Weaver) rappelant parfois même un certain Diable s’habille en Prada. On notera également sur le plan de la cinématographie, une direction photo beaucoup plus assumée donnant l’impression que le film décolle réellement à partir du moment où la protagoniste s’engage dans la relation qu’elle entretient avec le courrier que reçoit J.D. Salinger. La transfiguration de Montréal en un New York intemporel à l’ambiance feutrée est toute aussi réussie que l’interprétation du rôle de Joanna, savamment construit par l’étoile montante qu’est Margaret Qualley. Le film prend l’affiche à compter du 5 mars 2021. The Climb États-Unis. 2019. Comédie de Michael Angelo Covino et Kyle Marvin Les cinéphiles ayant l’habitude de fréquenter les festivals de courts-métrages (notamment Le long week-end du court de Trois-Rivières) reconnaîtront sans doute la scène d’ouverture de cette charmante comédie. En effet, c’est à la suite du court-métrage éponyme ayant rencontré un succès certain que survient ce premier et singulier long-métrage de Michael Angelo Covino prenant l’adultère pour point de départ vers une réflexion incarnée sur l’amitié au masculin et la masculinité toxique. Lors de cet adultère en question, Mike, personnage égocentrique et séducteur, a couché avec la fiancée de Kyle, son ami d’enfance. Ainsi, dans un film rempli de surprise et d’ingéniosité se déploie, sur une dizaine d’années passées en ellipses, un récit drôle et touchant portant sur la relation tantôt chaotique tantôt toxique qu’entretiennent les deux hommes. En somme, The Climb marque par son audace, son humour grinçant et son ironie typique des comédies indépendantes. Toutefois, il s’agit surtout d’un objet singulier sur le plan formel. On se souviendra du film particulièrement pour ses longs plans-séquences sublimes, sa construction en chroniques et ses moments de fantaisie délirants. Le film reprend l’affiche à compter du 26 février 2021.