Bijou de banlieue
Sara Hébert, éditions Marchand de feuilles
Un sacré OVNI littéraire, composé d’une série de collages en noir et blanc de photos issues de magazines féminins des années 50. Sur un mode parodique, on se situe à la croisée des genres de l’autofiction, du développement personnel et des essais féministes. En s’appuyant notamment sur sa vie personnelle, l’autrice pourfend impitoyablement les injonctions contradictoires qui pèsent sur les femmes dans tous les domaines : travail, vie amoureuse, (non)-maternité…
Ce sont les photocollages qui donnent à cette œuvre sa saveur principale en jouant sur le décalage humoristique, parfois jusqu’à l’absurde. Et c’est aussi ce qui lui permet de se démarquer de manière flagrante. Ça se lit vite et avec grand plaisir malgré la gravité de certains sujets abordés.
Rivières-aux-Cartouches
Sébastien Bérubé, éditions Perce-Neige
Ce petit recueil d’un auteur acadien n’a pas volé sa victoire à l’émission Le Combat des livres. Le temps d’une série de nouvelles, on partage des petits moments de vie avec les habitantes et habitants de Rivières-aux Cartouches. Ce village rural fictif du Nouveau-Brunswick, doté d’une forte présence autochtone et francophone, transparaît en toile de fond de chaque nouvelle. Il constitue le lien entre tous les personnages, ce qui les rassemble dans leurs petits drames quotidiens comme dans leurs grandes tragédies.
À travers les histoires ébauchées qui s’entrecroisent, on voit se dessiner une réalité à la fois touchante et cruelle. L’ensemble est porté par une écriture âpre qui fait honneur à l’oralité de la langue. On peut avoir du mal à entrer dans Rivières-aux-Cartouches, mais on n’a pas envie d’en partir, bien que la vie soit loin d’y être toujours rose.
Voyager mieux : est-ce vraiment possible ?
Marie-Julie Gagnon, éditions Québec Amérique
L’été est arrivé, les vacances avec lui, et vous songez à partir – plus ou moins loin – afin de décompresser d’une année bien chargée? Mais en même temps, l’empreinte écologique générée par les déplacements humains et le tourisme vous fait culpabiliser ? Ce petit guide est pour vous. On y trouve un mélange de données chiffrées et de réflexions personnelles non dénuées d’humour sur le sujet. L’autrice passe en revue différentes options de voyages possibles qui s’offrent au Québec, mais aussi les raisons – pas toujours égoïstes – pour lesquelles les gens décident de se déplacer. Elle analyse aussi la pertinence de certaines propositions pour compenser ses émissions comme les crédits carbone, en mettant en garde contre le piège du greenwashing. L’enjeu n’est pas d’abandonner tout voyage récréatif ni de se déculpabiliser, mais de se donner les moyens de faire un choix éclairé. À emporter partout avec soi.