Les biais cognitifs sont comme des filtres invisibles à travers lesquels nous voyons le monde. Ils façonnent notre perception, nos pensées et nos décisions de manière automatique, souvent sans que nous en ayons conscience. Notre cerveau a des ressources limitées et, au lieu de tout analyser à partir de zéro chaque fois, il utilise des raccourcis basés sur nos expériences passées, nos émotions et ce que nous croyons savoir. Ces raccourcis peuvent parfois nous tromper, nous faisant voir des schémas là où il n’y en a pas, sauter à des conclusions trop rapidement ou préférer des informations qui confirment ce que l’on pense déjà être vrai. Bien qu’ils puissent être utiles pour traiter rapidement une grande quantité d’informations, ces biais peuvent aussi nous amener à commettre des erreurs de jugement et à prendre des décisions qui ne sont pas toujours les meilleures, particulièrement dans les milieux de travail.

Le biais de confirmation

Le biais de confirmation est sans doute l’un des biais cognitifs les plus répandus et qui a le plus d’influence dans les milieux professionnels et dans notre quotidien. Il se manifeste lorsque nous privilégions les informations qui confirment nos croyances préexistantes ou nos hypothèses initiales, tout en ignorant ou en amoindrissant celles qui les contredisent. Ce biais peut s’avérer particulièrement problématique dans des contextes tels que l’évaluation de la performance des membres du personnel, la prise de décision stratégique ou encore le recrutement. Par exemple, des gestionnaires qui croient en l’efficacité des méthodes traditionnelles de gestion de projet pourraient ignorer de nouvelles approches, malgré les preuves de leur efficacité. Lors d’une réunion visant à améliorer des processus internes, ces gestionnaires se souviendront principalement des succès passés obtenus avec les méthodes classiques et accorderont peu d’importance aux études et aux témoignages qui présentent les avantages des nouvelles méthodes.

La chambre d’écho

La chambre d’écho, bien que principalement associée aux réseaux sociaux et aux espaces en ligne, trouve également sa place en milieu de travail. Ce phénomène se produit lorsque les idées, croyances ou opinions sont amplifiées par la répétition au sein d’un système fermé. C’est un peu comme se dire : tout le monde pense comme moi, donc je dois avoir raison. Dans des équipes où la chambre d’écho prend racine, il devient difficile de remettre en question le statu quo ou d’introduire de nouvelles idées. Cela peut non seulement conduire à une stagnation en termes de créativité et d’innovation, mais également créer un environnement de travail moins inclusif pour les personnes dont les opinions divergent de celles de la majorité. Pour briser ces chambres d’écho, il est crucial d’encourager activement la diversité des pensées et des opinions en promouvant une culture où chaque membre de l’équipe se sent suffisamment en confiance pour partager ses idées, même lorsqu’elles divergent des vues dominantes.

Biaisé-e, moi ? Jamais !

Le biais de l’angle mort décrit notre tendance à reconnaître l’existence et l’influence des biais cognitifs chez les autres, tout en étant incapables de voir nos propres biais. Ce phénomène peut grandement nuire à la dynamique de travail en équipe, car il empêche les individus de remettre en question leurs propres jugements et décisions. Ce biais peut aussi conduire à des malentendus et à des conflits lorsque certaines personnes ne reconnaissent pas comment leurs préjugés modifient leur perception des situations et des points de vue de leurs collègues. Pour contrer le biais de l’angle mort, il est essentiel d’adopter une posture d’humilité face aux biais cognitifs. 

La connaissance de ces biais ne suffit pas en elle-même pour nous en protéger, et il est donc crucial de reconnaître que notre perception du monde est souvent déformée, que nos processus de pensée sont susceptibles d’être biaisés et que notre jugement peut être imprécis ou incorrect. Dans cette optique, la pratique de la méditation, et plus spécifiquement de la méditation de pleine conscience, apparaît comme un outil précieux. En favorisant une meilleure introspection, cette pratique peut affiner notre capacité à détecter les distorsions dans notre manière de penser. Cultiver cette forme de méditation peut donc représenter une étape significative vers une meilleure compréhension de soi ainsi qu’une interaction plus harmonieuse et constructive avec les autres au sein de l’environnement professionnel.

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