À la séance du conseil municipal du 5 octobre, la ville de Trois-Rivières a adopté sa nouvelle Politique environnementale et son premier plan d’action. Pour atteindre sa cible de réduction des émissions collectives de GES pour 2030, elle devra éliminer 238 042 tonnes de CO2éq, soit l’équivalent du retrait de près de 60 000 voitures de la route.
La section de la Politique environnementale qui porte sur l’action climatique détaille les cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) de la ville. Ainsi, la municipalité prévoit :
- en 2024 : avoir réduit de 10 % les émissions collectives de GES par rapport au bilan de 2018 ;
- en 2030 : avoir réduit de 50 % les émissions collectives de GES par rapport au bilan de 2018 ;
- en 2050 : avoir atteint la carboneutralité.
Rappelons qu’en 2018, la ville a réalisé un inventaire corporatif et collectif des émissions de GES. Celui-ci avait révélé que la quasi-totalité des émissions collectives de GES était attribuable au transport routier de la collectivité, c’est-à-dire provenant des déplacements de la population. En outre, cet inventaire a calculé des émissions totales s’élevant à 490 327 tonnes «d’équivalents CO2» (CO2éq) pour la période entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018.
À elles seules, les émissions provenant des transports de la collectivité se chiffrent à 461 936 tonnes de CO2éq annuellement, ce qui représente 94 % de toutes les émissions. Les émissions corporatives, soit celles qui découlent des activités de la ville, représentent à peine 14 243 tonnes de CO2éq, soit moins de 3 % des émissions totales.
Résultat de l’inventaire des émissions de GES de la Ville de Trois-Rivières pour l’année 2018
Sources | 2018 |
ÉMISSIONS CORPORATIVES (tCO2éq) | 14 243 |
Bâtiments et autres installations | 4 498 |
Véhicules et équipements motorisés | 6 982 |
Traitement des eaux usées | 2 763 |
ÉMISSIONS COLLECTIVES (tCO2éq) | 476 084 |
Transport | 461 936 |
Matières résiduelles | 14 147 |
TOTAL DES ÉMISSIONS (tCO2éq) | 490 327 |
Source : Inventaire des émissions de gaz à effet de serre de la ville de Trois-Rivières — 2018
Du pain sur la planche
Suivant ces données révélatrices, le nouveau plan d’action vise d’abord à s’attaquer au plus gros morceau, soit soutenir la réduction des émissions de GES de la collectivité, notamment en poursuivant l’amélioration du réseau de transport en commun et en encourageant « l’augmentation de la part modale des transports alternatifs au voiturage en solo. » Les efforts de limitation de l’étalement urbain, planifiés dans le champ d’action « Biodiversité et accès à la nature » contribueront également à contrôler les émissions liées aux transports.
Selon l’estimation d’Équiterre, une voiture qui parcourt 20 000 km par année émet environ 4 tonnes de CO2. Pour atteindre sa cible de réduction des émissions collectives de 50 % d’ici 2030, la ville de Trois-Rivières devra réussir à éliminer la production de 238 042 tonnes de CO2éq, soit l’équivalent du retrait de près de 60 000 voitures de la route.
La nouvelle Politique environnementale de Trois-Rivières s’échelonne sur dix ans (2021 à 2031) et sera soutenue par le biais de plans d’action successifs. Le premier couvre la période 2022-2023 et propose une trentaine d’actions. En matière d’action climatique, le plan prévoit augmenter le financement des services de la Société de transport de Trois-Rivières de 3,5 millions de dollars dans les deux prochaines années. Il planifie aussi un soutien à l’amélioration des infrastructures de transport actif à hauteur de 4 millions de dollars d’ici 2023.
Actuellement, il est difficile d’estimer le nombre d’automobilistes qui pourraient délaisser leur voiture pour profiter des améliorations apportées par ces nouveaux financements. En matière d’action climatique, la ville entend aussi réduire les GES émis par les bâtiments dont elle est propriétaire ainsi que par son parc automobile, et augmenter la résilience de la collectivité face aux changements climatiques en adoptant des mesures d’adaptation.
La politique environnementale de la ville de Trois-Rivières s’articule aussi autour de cinq autres grandes thématiques : biodiversité et accès à la nature, santé environnementale et qualité de l’air, gestion des matières résiduelles, gestion de l’eau et foresterie urbaine.