Cet article et la capsule vidéo qui y est associé sont rendus possibles grâce au soutien financier du Gouvernement du Québec dans le cadre du programme Québec ami des aînés. Louis-Serge Gill, mai 2019 Nous consommons en si grande abondance de la vidéo, que ce soit à la télévision ou dans Internet, que leur « existence » semble aller de soi. Rien de plus simple, direz-vous ? Pourtant, il y a tout un travail en amont comme en aval, comme en témoigne le travail des apprenants dans le cadre de du projet Parole aux aînés. Voici le récit d’une curiosité assouvie et de l’ouverture à un monde de possibilités.
Une quête d’expériences nouvelles
Alors qu’elle entamait sa retraite, Dominique Le Bot cherchait à vivre de nouvelles expériences. En lisant la Gazette de la Mauricie, elle tombe sur une publicité sollicitant des futurs participants à un cours de production et de post-production vidéo. Pourquoi ne pas se consacrer à un tel projet ?
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La structure souple du cours de David Dufresne-Denis a fourni le cadre idéal au cheminement d’un groupe hétérogène tant en ce qui a trait à l’expérience en production vidéo qu’aux ambitions de vidéastes amateurs. Certains souhaitaient mettre de l’avant leurs petits-enfants, d’autres s’intéressaient au dévoilement de problématiques propres à la vie mauricienne. Pourtant, comme le souligne Dominique Le Bot, cette hétérogénéité n’a empêché en rien la création de liens d’amitié ou d’élans de solidarité. C’est que, rapidement, la découverte d’intérêts communs s’invite dans les discussions entre les participants. Le plaisir, nous partage-t-elle, naît dans les tempêtes d’idées. Et justement, des idées, il y en avait à profusion.
Un parcours initiatique
L’un des défis, nous explique madame Le Bot, réside dans l’organisation logistique de ces idées. Les ambitions, aussi fondées soient-elles, sont soumises au test de la réalité : celui des compétences à acquérir dans le cadre du cours.
Le processus de production et de réalisation s’entame lorsqu’il y a consensus à propos d’un sujet au sein de l’équipe de travail. L’apprentissage, lui, opère en continu. Ce n’est pas tout d’avoir un sujet et une caméra. Il faut des autorisations pour filmer, convenir de disponibilités avec plusieurs personnes (tout dépendant du sujet traité), gérer les bruits de fonds; autant d’impondérables que seule l’expérience nous permet de contourner. Toutefois, malgré toute cette organisation mise en œuvre, c’est l’ampleur de la tâche de montage qui a le plus étonné Dominique Le Bot. À partir de quelques 25 minutes de matériel filmique brut, elle et son coéquipier, Serge Bernatchez, ont retranché des passages jusqu’à obtenir une vidéo d’un peu moins d’une minute. Concision et précision sont les mots d’ordre pour parvenir à véhiculer le bon message.
Ce n’est qu’un début
En échangeant avec madame Le Bot, on perçoit bien qu’il ne s’agit que d’une première expérience. Elle souhaite raconter des histoires et les mettre en images. À cet égard, l’amour de Marguerite Gladys Le Blanc pour les chansons traditionnelles est devenu un beau prétexte pour préserver une partie de patrimoine et le laisser en héritage. L’énergie de cette dame lorsqu’elle chante une chanson transmise par une tante ne laissait en rien présager qu’au moment d’écrire ces lignes, elle serait décédée. Pourtant, comme Gladys le dit avec candeur dans la vidéo : « Je n’ai pas peur de mourir. Je vais toujours continuer de chanter. » C’est d’autant plus vrai qu’une production issue de l’apprentissage, de la socialisation et de l’amitié peut en témoigner.
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