Par Réal Boisvert, septembre octobre 2018
Des chercheurs de l’Université de Montréal nous ont rappelé récemment qu’à la seule mention de votre code postal il est possible de prédire votre état de santé[1]. La chose est entendue. En effet, les adresses ne se distribuent pas au hasard. Elles se regroupent en trames socio-économiques relativement homogènes pour former des villages, de quartiers ou des paroisses. Suivant l’état des lieux, les logements qu’on y retrouve se distinguent par la qualité de l’environnement bâti : spacieux ou exigu, détérioré ou luxueux, accessible ou prohibitif, etc. Le parc de logements de telle ou telle communauté est donc à sa façon le reflet des conditions de vie de ses résidents et le témoin de leur état de santé. Par exemple, en Mauricie, un écart de 7 à 8 ans sépare les quartiers les plus riches et les plus pauvres au plan de l’espérance de vie[2]. À noter que les quartiers les plus défavorisées de Trois-Rivières ou de Shawinigan notamment se distinguent par une proportion plus élevée de logements aux prises avec des moisissures, surexposés au bruit, mal isolés ou coincés dans un ilot de chaleur. Selon le Directeur de la santé publique une réduction significative des inégalités entre les quartiers les plus riches er les plus pauvres permettrait d’éviter 500 décès prématurés par année.
C’est donc dire que la question du logement est indissociable de notre bien-être collectif. C’est dire aussi à quel point on ne s’en préoccupera jamais trop. Et c’est pourquoi la Gazette de la Mauricie y revient périodiquement.
Cette fois-ci la Gazette aborde le dossier de l’habitation sous l’angle des actions et des projets tangibles qui sont destinés à faciliter l’accès à un logement de qualité. Tous ensembles, projets de revitalisation, mises sur pied d’habitations communautaires, créations de coopératives et autres initiatives citoyennes font contrepoids aux lois du marché qui bien souvent s’apparentent aux lois de la jungle. On pense ici par exemple à la brûlante question de l’embourgeoisement de certains des premiers quartiers de nos villes dont la conséquence est de chasser les personnes appauvries qui y vivent en raison de l’augmentation concomitante du prix des loyers. Ceci n’est pas une fatalité ! Un logement décent pour tous est à notre portée. Pour peu bien sûr -campagne électorale oblige- que les partis s’engagent à soutenir les actions locales par des politiques publiques variées et résolument progressistes… Bonne lecture !
[1] https://www.ledevoir.com/societe/sante/534862/le-code-postal-indicateur-de-votre-sante
[2] https://ciusssmcq.ca/telechargement/242/rapport-du-directeur-de-sante-publique-2012les-inegalites-sociales-de-sante-ne-s/