
Jean-Claude Landry et Réal Boisvert, novembre 2018
On entend de plus en plus de voix affirmer que le mode de production alimentaire dominant menace l’avenir de la planète. Il est facile de s’en convaincre. L’élevage à grande échelle, le développement croissant des pâturages pour nourrir les animaux et autres monocultures industrielles de masse vont de pair avec la déforestation, l’extinction d’espèces naturelles et l’augmentation incessante de la charge des hydrocarbures nécessaires au transport de la nourriture. L’économie de marché dans sa version la plus délétère, quoi! À telle enseigne qu’on se demande si cette façon de s’alimenter n’est pas la cause principale du dérèglement climatique et du réchauffement des températures terrestres.
À l’instar d’une partie grandissante de la population, la Gazette de la Mauricie n’en pense pas moins que l’alimentation et l’économie sont compatibles avec le respect de l’environnement. L’idée de base de ce dossier revient donc à démontrer que consommer des produits alimentaires d’ici est un choix social, économique et environnemental intelligent.
Ainsi, le fait de miser sur l’économie sociale notamment peut contribuer à l’humanisation des rapports marchands, cela en mettant en contact le producteur et le consommateur. Ce qui permet à ce dernier de savoir dans quelles conditions sont produits ses achats, donc d’avoir une meilleure traçabilité de ce qu’il consomme.
Au plan environnemental, une production à échelle humaine permet de réduire les grandes distances que parcourent les aliments (Chine, Mexique, Californie, etc.) et d’éliminer les pesticides, OGM et autres produits potentiellement toxiques à la santé humaine, animale et végétale.
De plus, au plan économique, ce choix peut permettre d’assurer la croissance sinon la survie de petites entreprises locales, qu’elles soient familiales, d’économie sociale ou autres formes entrepreneuriales. Tout ça sans oublier que l’achat de produits de proximité contribue au développement régional en raison de ses retombées sur la vitalité économique de nos communautés. Et ne négligeons pas l’émergence de nouvelles entreprises collectives en réponse aux dictats consuméristes mondialisés.
Tout un programme pour l’avènement d’un monde meilleur… Place à nos rédactrices et à nos rédacteurs !