Allez ! On vote… Allez !
Voici donc où nous en sommes…
Le dernier droit reste à peu près droit; c’est l’histoire d’un mois d’avril sans histoires pour les intentions de votes. La cristallisation se confirme aussi du côté des provinces.
Pour les projections de sièges, elles sont centrées à 186 pour le PLC et à 124 pour le PCC selon 338Canada. Rappelons qu’il faut un total de 172 sièges pour obtenir un gouvernement majoritaire.
Pas de chaise musicale non plus pour les provinces en cette dernière semaine de compagne. Peut-être un siège qui change de camp par-ci par-là, mais rien pour que le portrait final devienne autre. Au Yukon et dans les Territoires-du-Nord-Ouest, la projection est que leur siège respectif ira aux libéraux et au Nunavut, la lutte reste très serrée entre le PLC et le NPD qui sont, à toutes fins pratiques, à égalité dans les intentions de vote.
C’est l’état de la situation alors que la 45e élection générale canadienne se déroule.
À surveiller pendant la soirée électorale
Au Québec
Les libéraux semblent en bonne posture pour remporter la majorité des sièges au Québec, mais pour la deuxième place, le PCC bagarre chaudement avec le Bloc. Les intentions de vote sont toutefois concentrées de sorte que pour les sièges, les projections en octroient quasiment le double (23) au Bloc (12 au PCC). Il reste tout de même certaines circonscriptions qui pourraient réserver des surprises. Et quelques-unes qui vont changer de camp, surtout pour atterrir chez les libéraux.
Tout n’est peut-être pas joué et la soirée nous éclairera aussi sur l’influence du vote par anticipation dans certaines circonscriptions. Ce vote s’est tenu lors du congé Pascal, ce qui a pu avoir un effet sur l’envie d’aller voter. Il y a aussi le fait que pour nombre d’électeurs, leur décision était prise et définitive. Ils ne ressentaient possiblement pas la nécessité d’attendre au 28 avril. En passant, le texte de la semaine prochaine traitera spécifiquement du vote par anticipation.
Abitibi – Baie-James – Nunavik – Eeyou
Une lutte très serrée s’y dessine. Cette circonscription appartient au Bloc depuis 2019 (Sylvie Bérubé), mais cette année, les libéraux ont une bonne chance de jouer les trouble-fêtes. La soirée électorale risque d’être avancée au moment où l’on saura qui gagnera dans cette circonscription.
Berthier – Maskinongé (Bloc élu en 2021)
Avantage Bloc qui semble garder le NPD à distance. Pour ce qui est du PLC, cette circonscription, à moins d’un revirement exceptionnel, leur est désormais hors d’atteinte. Tant Yves Perron que Ruth Ellen Brosseau (NPD) ont une grande notoriété et sont très appréciés. Madame Brosseau est embarquée dans la course à la mi-campagne et a vite monté dans les intentions de vote. Il semble aussi qu’elle ait pu ramasser tout ce qui était à sa portée à ce moment-là, car depuis il n’y a plus beaucoup de mouvements. Donc pour le NPD, trop peu trop tard : l’avance estimée du Bloc est de 11 points. Reste à voir si la popularité et l’engagement de la candidate dans cette circonscription suffiront, avec une prime à l’urne spectaculaire, à lui faire reprendre le siège qu’elle a déjà détenu pendant deux mandats. Bien installé, Yves Perron reste en très bonne position de remporter une troisième élection consécutive.
Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine – Listuguj (Libérale élue en 2021)
En 2021, le PLC avait remporté cette circonscription. Cette année, la situation semble encore évoluer en ce sens. Les libéraux de la candidate Diane Lebouthillier, qui a une bonne dizaine d’années d’expérience derrière la cravate, ont des intentions de vote estimées à 43 %, soit une avance de 3 points sur le Bloc. Ce n’est quand même pas acquis automatiquement pour le PLC et il faudra que les efforts de la fin de semaine aient été rentables pour le Bloc.
Jonquière (Bloc élu en 2021)
Dans cette circonscription, le Bloc avec Mario Simard est légèrement en avance, mais le PCC lui souffle littéralement dans le cou. Ici aussi, il faudra être patient avant de connaître le résultat définitif.
La Prairie – Atateken (Bloc élu 2021 dans l’ancienne circonscription de La Prairie)
Même scénario que dans Jonquière, plus serré même, sauf que la menace pour le candidat du Bloc Alain Therrien vient du PLC. Extrêmement serré donc entre les deux partis, autant dans les intentions de votes projetées que dans l’estimation de la probabilité de l’emporter. Il faudra laisser la soirée avancer pour savoir si Alain Therrien, le candidat du Bloc, réussira à se faire réélire.
Les-Pays-d’en-Haut (Bloc élu en 2021 dans l’ancienne circonscription de Laurentides – Labelle)
Ariane Charbonneau (ancienne DG d’Éducaloi) est la candidate du Bloc dans cette nouvelle circonscription. Les libéraux ne sont cependant pas très loin derrière. À surveiller l’évolution du décompte des votes dans cette circonscription.
Longueuil – St-Hubert (Bloc 2021)
Le candidat du Bloc, Denis Trudel, cherche à se faire réélire, mais le candidat libéral Natilien Joseph, ne lui fait pas la vie facile. Les deux sont pratiquement à égalité dans les estimations des intentions de vote estimées avec 41 % pour le PLC et 40 % pour le Bloc.
Montmorency – Charlevoix (Bloc 2021)
Une autre circonscription où une chaude lutte est engagée. La candidate du Bloc, Caroline Desbiens est en fonction depuis 2019, mais elle risque de laisser sa place au candidat conservateur Gabriel Hardy. En revanche, c’est la candidate du Bloc qui, dans les derniers jours, semble en nette remontée alors que le candidat du PLC perd de l’altitude. Si cette tendance s’est maintenue en fin de semaine, il reste possible que cela apporte le peu de votes qui suffirait pour que madame Desbiens conserve sa circonscription. Mais c’est chaud, c’est chaud !
Thérèse-de-Blainville (Bloc 2021)
Avantage libéral, mais le Bloc est très bon deuxième. Rien n’est joué et le Bloc pourrait surprendre. Louise Chabot est la débutée sortante du Bloc, mais elle laisse maintenant Marie-Noëlle Closon-Duquette tenter sa chance pour lui succéder. Cette dernière a donc eu à se faire connaître, ce qui n’est pas toujours simple. Les projections des intentions de votes montrent que depuis le début du mois d’avril, elle est sur une pente ascendante alors que c’est le contraire pour les libéraux. On verra, plus tard que tôt en soirée, si cette remontée des derniers jours suffira à lui faire franchir le fil d’arrivée en premier.
Trois-Rivières (Bloc 2021)
On ne peut pas avoir plus congestionné que cela pour la première place. Les trois candidats sont à égalité et peu d’indices trainent pour aider à décoder ce que veulent vraiment les électeurs de cette circonscription. Il y a à peine deux semaines, l’avantage allait aux libéraux avec la candidate parachutée Caroline Desrochers, et la lutte se faisait avec le candidat du Bloc, René Villemure. Pendant ce temps, Yves Lévesque, candidat du PCC et ancien maire de Trois-Rivières, perdait du terrain, mais depuis une semaine, il remonte nettement dans les intentions de votes estimées. La soirée sera possiblement longue pour Trois-Rivières.
Pour la province, les libéraux seraient en voie de remporter tous les sièges qu’ils détiennent actuellement et vont probablement en ajouter quelques-uns. Nombre de ces derniers sont des pertes nettes pour le Bloc, qui pourrait se retrouver avec 11 sièges de moins qu’en 2021.
Les conservateurs, eux, maintiendraient leur position par rapport à 2021 et quelques gains additionnels pourraient survenir, possiblement dans Montmorency – Charlevoix et dans Beauport – Limoilou.
Les circonscriptions des chefs
Parti libéral du canada
Mark Carney demande à se faire élire pour la première fois dans la circonscription de Nepean près d’Ottawa. Il est dans une position qui semble plus que confortable, son avance sur son plus proche rival étant estimée à 24 points. Selon, 338Canada, la probabilité qu’il remporte cette circonscription est supérieure à 99 %.
Parti conservateur du canada
Pierre Poilievre se présente dans la circonscription ontarienne de Carleton, au sud d’Ottawa. Il ne semble pas en mauvaise position, disposant de huit points d’avance dans les estimations des intentions de votes sur le candidat libéral. Il y a toutefois quelque chose de particulier dans cette circonscription : le bulletin de vote compte, à part les candidats des partis habituels, plus de 84 autres candidats, presque tous indépendants, parmi lesquels les électeurs devront choisir. Ainsi, le dépouillement du scrutin pourrait être long et fastidieux.
Nouveau parti démocratique
C’est désolant ce qui est en train de se passer pour le NPD et son chef Jagmeet Singh. Commençons par le NPD. Sa députation fond et il risque même de ne pas avoir suffisamment de sièges pour être reconnu comme parti officiel à la Chambre des communes. Ce parti a été sacrifié à l’autel du combat contre Trump, via des intentions de votes stratégiques massives pour nuire à Poilievre, et a perdu ses plumes sur le chemin menant à cet autel alors que la question électorale devenait de plus en plus clairement : Qui serait le meilleur premier ministre pour tenir tête au Président Américain?
C’est désolant aussi pour Jagmeet Singh car dans aucun scénario plausible la réponse à cette question ne pourrait être le chef du NPD. De plus, dans sa circonscription de Burnaby Central, M. Singh est troisième derrière les libéraux qui sont premiers, avec 10 points de retard. C’est donc une catastrophe annoncée pour le NPD et son chef. Si tout se passe tel qu’anticipé, ce sera vraisemblablement les derniers jours de M. Singh à la tête du NPD.
Bloc québécois
Dans sa circonscription de Beloeil – Chambly, Yves-François Blanchet est en tête et son avance est relativement confortable (11 points de plus que les libéraux). Mais un mal de bloc l’attend possiblement le lendemain de la veille électorale. Selon les estimations des intentions de votes, le parti pourrait perdre une dizaine de sièges et se retrouver avec une vingtaine de députés élus (23 selon les projections). Cela serait leur 3e pire récolte, en ayant eu 4 en 2011 et 10 en 2015. [1]
Parti vert
Elizabeth May est cheffe du Parti vert depuis 2006, avec un hiatus entre novembre 2019 et juillet 2022. Elle a amené son parti à la Chambre des communes pour la première fois de son histoire en état élue en 2011. Elle est née aux États-Unis et est arrivée au Canada en 1972, à l’âge de 18 ans. Candidate dans la circonscription de Saanich – Gulf Islands, elle y a été élue en 2011, 2015 et 2019. Pour la présente élection, la course est très serrée dans sa circonscription, contre … les conservateurs. Les résultats définitifs devraient tarder à sortir (trois heures de décalage), mais si madame May perd contre le PCC, il se pourrait bien que cela soit son dernier tour de piste.
et appuyer sur l’icône Safari .
