Jules Bergeron – janvier 2020
Commençons par le commencement : toute dette n’est pas bonne, même si la littérature spécialisée mentionne qu’il y a, pour les personnes et les ménages, de bonnes dettes, comme une hypothèque ou un prêt pour effectuer un placement dans un régime d’épargne-retraite. Par contre, les mauvaises dettes sont légion : solde impayé de carte de crédit, dettes de jeu, prêts étudiants que l’on tarde à rembourser et les emprunts à très court terme assorti d’un intérêt exorbitant. Même pour les prétendues bonnes dettes, il faut veiller au grain et s’assurer que tout est sous contrôle.
En ce qui concerne un pays, il n’y a pas à proprement parler de bonnes dettes, sauf peut-être les sommes empruntées pour investir dans les infrastructures publiques. Pour le reste, la dette publique, à savoir celle contractée par les divers paliers de gouvernement et les entreprises de services publics, peut devenir une sorte de poison. Elle peut être odieuse quand les prêts sont effectués par le Fonds monétaire international en échange des coupures de services publics ; elle sera illégitime, voire illégale quand, par exemple, on force le pays débiteur à rembourser son emprunt avant terme ou sous la contrainte, comme dans le cas de la Grèce récemment.
La restauration de sites miniers abandonnés figure parmi les exemples de dette environnementale. En revanche, on ne peut pas nécessairement monnayer toutes les dettes écologiques. De manière générale, on ne peut coller un signe de dollar à l’exploitation à outrance des ressources de la planète et à la dégradation de l’environnement qui s’ensuit. Néanmoins, l’avenir de toutes les espèces est en danger et notre empreinte écologique devient de plus en plus lourde à porter. C’est le pire endettement à transmettre aux générations futures.
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