Cet article est rendu possible grâce au soutien financier du Gouvernement du Québec dans le cadre du programme Québec ami des aînés.
Audrey Hivon, mai 2019
La participation sociale chez les aînés peut avoir comme objectif principal de diminuer ou prévenir des situations d’isolement ou de solitude. Ce sont des problématiques qui peuvent davantage affecter les personnes aînées en raison notamment de la perte de capacités cognitives ou physiologiques, d’un deuil ou du départ à la retraite.
Lorsqu’on aborde le concept de participation sociale, on s’intéresse à la qualité des liens qui sont tissés avec autrui, mais également à la participation à diverses activités, actions ou projets dans la communauté. L’engagement citoyen et le militantisme, le bénévolat, mais aussi le simple fait de participer à des activités de groupe peut être considéré comme une forme de participation sociale.
Le vieillissement en santé
Dans les sociétés occidentales, le vieillissement démographique soulève de multiples enjeux économiques et sociaux et influence l’organisation des services en santé et services sociaux. En ce sens, les interventions des réseaux de la santé et les politiques publiques s’intéressent au vieillissement en santé. Selon Santé Canada, ce concept désigne un processus permettant « aux personnes âgées d’améliorer et de préserver leur santé et leur bien-être physique, social et mental, et de conserver leur autonomie et leur qualité de vie, tout en favorisant les transitions harmonieuses entre les différentes étapes de leur vie ».
![Participation sociale aîné cours université](https://www.gazettemauricie.com/wp-content/uploads/2019/05/Cours-UTA-min-1024x683.jpg)
Insérer la photo « Cours UTA » avec la légende suivante :
Christine Dallaire, coordonnatrice à l’Université du troisième âge de l’UQTR estime que la participation aux divers cours de l’établissement permet de briser l’isolement, source de bien de problèmes de santé chez les personnes aînées.
Crédits : Dominic Bérubé
Au Québec, le vieillissement de la population a incité le gouvernement à adopter en 2012 une politique gouvernementale sur le vieillissement intitulée Vieillir et vivre ensemble. Le deuxième plan d’action (2018-2023) découlant de cette politique, Un Québec pour tous les âges, comporte plusieurs mesures ayant comme objectif de favoriser, entre autres, la participation des aînés à la société. Le soutien aux organismes faisant la promotion de la participation sociale chez les aînés est, d’ailleurs, l’une des priorités de ce plan d’action.
Les effets bénéfiques de la participation sociale
La seconde phase du projet Parole aux aînés piloté par La Gazette de la Mauricie a permis d’offrir un cours en production et post-production vidéo en collaboration avec l’Université du troisième âge de l’Université du Québec de Trois-Rivières (UTA). Une quinzaine de personnes aînées ont ainsi pu apprendre les fondements de la création audiovisuelle et s’outiller pour une mise en action dans leur communauté. Il s’agit, d’ailleurs, d’une ligne directrice de l’UTA : acquérir de nouveaux apprentissages est une occasion de favoriser la participation sociale.
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Christine Dallaire, coordonnatrice à l’UTA, explique que la participation aux divers cours de l’établissement permet de briser l’isolement, source de bien de problèmes de santé. Selon le Conseil national des aînés, les personnes vivant seules courent de 4 à 5 fois plus de risques de se faire hospitaliser.
De l’avis de Mme Dallaire, rester souvent seul chez-soi peut entraîner la rumination ou la formation d’idées noires ou dépressives. Un cours suivi à l’UTA offre une occasion de sortir et de rencontrer des gens aux intérêts semblables. Il peut donner lieu à des discussions, des situations d’entraide et même forger des amitiés. De plus, suivre un cours comme ceux offerts à l’UTA permet aux ainés de développer de nouvelles aptitudes et de se sortir de leur zone de confort. Or, ce sont-là des exercices qui stimulent les fonctions cognitives comme la mémoire et l’attention.
Selon l’Association Québécoise des Neuropsychologues, maintenir de saines habitudes de vie, socialiser et pratiquer des activités stimulantes intellectuellement permettent de prévenir les troubles cognitifs. Ainsi, la participation sociale favoriserait un certain ralentissement du vieillissement.
La participation sociale pour renforcer le tissu social
Mme Dallaire mentionne que la promotion de la participation sociale dans un contexte intergénérationnel et inclusif peut favoriser une diminution des préjugés envers les aînés et réduire la fâcheuse tendance à l’infantilisation. Dans une étude publiée par l’Agence de santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale, on affirme que les activités intergénérationnelles peuvent avoir une influence sur le renforcement du tissu social, c’est-à-dire la qualité des rapports sociaux entre les individus et les groupes dans une même communauté. Miser sur un objectif intergénérationnel peut augmenter l’engagement et la solidarité de la société, mais également forger un sentiment d’appartenance chez l’individu.