Photo : Gracieuseté VE2MO
Le club de radioamateurs de la Mauricie et du Centre-du-Québec est officiellement centenaire cette année. Il s’agit du plus vieux club de radioamateur en Amérique. On parle d’un regroupement de plus de cent passionnés. Ceux-ci se regroupent régulièrement sur leur fréquence afin de discuter. Ils organisent également plusieurs activités, comme des marchés aux puces, des soupers et également des déjeuners. Depuis la fin de la pandémie, le club est témoin d’un engouement de gens intéressés à en apprendre davantage ou à rejoindre l’organisation. Dans notre ère où l’obsolescence programmée est un véritable fléau, le Club de radioamateurs de la Mauricie et du Centre-du-Québec, lui, combat ce phénomène en récoltant des anciennes radios ou autres produits électroniques considérés désuets afin d’en créer de nouveaux.
Pierre Champagne, président de ce club qui fête ses cent ans cette année, mentionne que « de plus en plus de jeunes avec des background d’informaticien ou d’ingénierie électrique ou électronique arrivent et offrent une nouvelle expertise. C’est très précieux et ça nous permet de créer nos propres bébelles ». Animé d’une grande passion pour la communication sur ondes courtes, monsieur Champagne est devenu président du club en 2015. Son dévouement indéfectible pour ce passe-temps a amené son club à être l’un des premiers au Québec à prendre le virage numérique.
De 1923 à 2023, les mêmes valeurs
En octobre 1923, l’Association Radio-Amateur de la Vallée du St-Maurice voit le jour dans les studios de son fondateur, Arthur Kemp, alors établis rue Laviolette. Pierre Champagne souligne que le club a toujours été actif et qu’il recensait annuellement entre quinze et soixante membres, voire plus. Même la Deuxième Guerre mondiale, qui a forcé une suspension de toutes leurs activités, n’a pas freiné l’engouement de ces radioamateurs. Ils ont renoué avec leur passe-temps en 1946 et, l’année suivante, ont créé un comité spécialisé responsable des communications en temps d’urgence. Trente-six années plus tard, en 1986, l’association lance un « Réseau tempête », puis, en 2001, l’Association signe une entente avec le Centre hospitalier affilié universitaire régional (auparavant le Centre hospitalier régional de Trois-Rivières) « concernant une assistance aux communications lors d’une mesure d’urgence ». Les valeurs d’éthique et d’entraide sont donc ancrées depuis longtemps dans ce club.
Accepter le changement
Pierre Champagne relate, et ce, en toute humilité, que depuis son arrivée à la présidence du club en 2015 le nombre des adhésions ne cesse d’augmenter. D’ailleurs, plus d’une centaine de cartes de membres ont à ce jour été émises. Son secret, il ne le cache à personne. Il lance en rigolant : « Si j’ai été le meilleur vendeur au Canada dans la vente de spas, c’est simplement parce que j’ai compris qu’il fallait accueillir le changement et s’adapter. J’ai appliqué le même principe au club. Dès qu’on parle de changement, le monde part en peur ! » L’un des premiers grands changements qu’il a apporté aura été d’actualiser le nom du club pour englober nos deux régions, soit Club de radioamateurs de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Il ajoute « qu’il y a juste une rivière qui nous sépare, et c’est pour ça qu’aujourd’hui on a des membres jusqu’à Victoriaville ».
Émergence du numérique
L’autre grand changement, voire le plus grand, que Pierre Champagne a introduit depuis sa nomination comme président, est l’inclusion d’un volet numérique. Lorsqu’on parle de radioamateurisme, on pense d’emblée aux gros appareils de radio permettant à des personnes de discuter sur différentes fréquences. Ces postes de radio, on les appelle « analogiques ». Pierre Champagne précise que « environ 70 à 80 % des membres sont encore sur ce type de radio, majoritairement les plus vieux, alors que les plus jeunes s’en vont plus vers le numérique ». C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il était important pour lui que le club fasse une place au numérique, afin d’assurer une relève. Pierre Champagne pense qu’il s’agit de « la plus belle époque pour faire de la radio amateur », lui-même ayant été initié par les religieux qui lui enseignaient.
Inclusion des plus jeunes
Les personnes intéressées à devenir membre ou à en savoir plus peuvent contacter le club par courriel ou s’inscrire directement au cours en ligne via leur site web officiel ve2mo.com. Les responsables demandent 125$ pour la formation ainsi que l’achat des livres au coût de 65$. Cette formation permet d’obtenir la certification de base décernée par Innovation, Sciences et Développement économique Canada afin de pouvoir opérer une radioamateur. Leur site offre également de la documentation à propos des radioamateurs. Avant la pandémie, le président du club a abordé plusieurs écoles afin d’offrir, à faible coût, des ateliers de radioamateurisme aux jeunes dans le but de combattre le décrochage scolaire. « Je trouve que c’est un bon moyen de mettre en pratique des connaissances scientifiques, par exemple quand on calcule les fréquences ou autres afin d’installer un système ». Les écoles intéressées à offrir ce services spécialisé aux élèves, peuvent contacter Pierre Champagne au pierreve2iv@gmail.com.