L’île Saint-Quentin : nouvel atelier de Geneviève Baril

L’art de Geneviève Baril fait écho aux défis sociaux auxquels nous sommes confrontés, tels que l’environnement et l’inclusion. S’intéressant à la singularité de la nature insulaire, l’artiste caresse depuis longtemps l’idée d’un projet artistique ayant comme point de départ les îles du Saint-Laurent. La première phase de ce projet d’envergure prendra forme cet été.

Originaire de Black Lake et résidente de Champlain, Geneviève Baril vit et travaille en Mauricie depuis plus de trente ans. Diplômée du baccalauréat en arts visuels de l’Université du Québec à Trois-Rivières et d’une maîtrise de l’Université Laval dans le même domaine, l’artiste explore les paysages qui façonnent au gré des saisons le territoire qu’elle habite. Elle y puise l’inspiration nécessaire à la création d’œuvres sculpturales et installatives réalisées à partir de gestes répétitifs intégrant des éléments naturels cueillis lors de ses promenades en plein air. Au cours de la dernière décennie, son travail artistique s’est déployé en une multitude de compositions majestueuses autour des notions de temps, de simplification et de contemplation, dont Anthologie de la marche présentée l’été passé au Centre d’exposition Raymond-Lasnier dans le cadre de la 10^e Biennale nationale de sculpture contemporaine de Trois-Rivières.

Le fleuve et ses îles comme moteur de création

Grâce à l’Entente de partenariat territorial du Conseil des arts et des lettres du Québec et à ses collaborateurs, Geneviève Baril présentera dès le mois de juin et pour le reste de la saison estivale Île Jardin / Tisser le vivant, soit deux sculptures « habitables et immersives » au parc de l’île Saint-Quentin. L’une d’entre elles trônera face au fleuve tandis que l’autre sera placée entre l’aire de jeu et la marina. Ces sculptures évoquant une vague ont nécessité des semaines de travail en atelier avec le soutien technique de l’artiste Annie Pelletier. Ensemble, elles ont construit deux structures d’acier inoxydable que l’artiste champlainoise recouvrira ensuite de matières végétales amassées lors de ses cueillettes sur l’île. Cette façon « d’habiller » ces structures n’est pas anodine puisque l’artiste a l’habitude de tisser bon nombre d’éléments naturels afin de produire des œuvres qui remettent en question notre rapport à la nature. Il sera possible d’admirer Geneviève Baril en plein travail entre le 1^er juin et le 15 juillet, période où elle parera ses vagues d’acier à la confluence du fleuve et de la rivière Saint-Maurice. À l’instar d’Anthologie de la marche, le public aura l’opportunité d’entrer en contact avec « ce processus de création voué à être éphémère (…) qui invite à découvrir les lieux autrement », mentionne-t-elle. Une fois terminées, les œuvres permettront aux visiteurs de s’en imprégner, car on pourra s’y asseoir pour prendre une pause et contempler le paysage aquatique, forestier et urbain environnant.

Tisser des liens au contact de la matière

Outre l’exposition de ses sculptures immersives, Geneviève Baril organise – en collaboration avec Suzie Yeo, fondatrice et directrice d’Autrement d’ici – un atelier de création et de partage interculturel, le 17 juin prochain de 13 h à 17 h au parc de l’île Saint-Quentin. En partenariat avec les organismes membres de la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM), les Mauriciennes de tous âges, origines et cultures seront invitées à façonner une œuvre collective à partir du tissage, entre les arbres, de matières végétales prélevées à même le site. Visant à susciter des liens entre les personnes qui y participeront, l’activité sera également l’occasion d’échanger réflexions et questionnements au sujet de la nature et de l’ouverture à l’autre. Pour l’artiste, ce sera une chance exceptionnelle de partager son savoir-faire tout en sensibilisant la communauté à l’art actuel.

Quoi qu’il en soit, l’univers artistique de Geneviève Baril est aujourd’hui l’un des plus foisonnants dans la région. Par leur caractère unique, ses œuvres proposent un nouveau regard sur notre territoire ainsi qu’une vision accessible de l’art contemporain qui rejoint aussi bien le public averti que les non-initiés. L’atelier de création est offert gratuitement. Pour vous inscrire, cliquez ici!