Je me suis rendu à la première soirée du Off Festival de poésie de Trois-Rivières, où j’ai rencontré l’artiste visuelle Aryane Tranchemontagne. Récemment diplômée du baccalauréat en arts visuels de l’UQTR et aujourd’hui coordonnatrice artistique et technique à la Biennale nationale de sculpture contemporaine, elle présente une exposition qui s’intitule Faire du thé, materner, répéter. À travers ce travail, Aryane s’intéresse à la répétition des gestes du quotidien et à ce qu’ils entraînent : fatigue, frustration, perte d’énergie et parfois même perte d’identité. Elle illustre ce cycle avec la métaphore de la « montée de lait », expression qu’elle détourne pour en faire une image de reprise de pouvoir. Le lait qui s’écoule devient symbole de maternité, de contenu qui se vide, mais aussi d’une affirmation personnelle.
Ses œuvres se distinguent par des couleurs douces – des tons de rose pâle, blanc et beige – qui apaisent le spectateur avant de révéler un propos plus percutant. « C’est un peu comme un ralenti poétique au début, puis ensuite le concept frappe », explique-t-elle. Pour Aryane, cette démarche est d’abord une recherche personnelle sur la féminité, mais elle laisse volontairement place à l’interprétation des visiteurs. Certain-es y voient des souvenirs liés à la maternité, d’autres l’idée d’un soin imposé, presque attendu. Dans tous les cas, l’artiste espère que ses œuvres deviennent un espace de reconnaissance et, pourquoi pas, de consolation. L’exposition est présentée jusqu’à dimanche soir le 12 octobre 2025 dans le cadre du Off Festival de poésie, à La Mine (@coopcentarts).