À Shawinigan et dans la Municipalité régionale de comté (MRC) de Mékinac, plusieurs organismes ont voté un mandat de grève afin de dénoncer la précarité de leur financement et de revendiquer une meilleure reconnaissance de leur rôle essentiel dans la société. Dans le cadre la Semaine nationale de l’action communautaire autonome, du 20 au 24 octobre, plusieurs activités de mobilisation sont donc prévues, notamment deux marches, dont une vers les bureaux de la députée Marie-Louise Tardif, des ateliers d’éducation populaire, un spectacle engagé ainsi que la rédaction d’un manifeste qui sera déposé à l’Assemblée nationale.
En Mauricie–Centre-du-Québec, les groupes réclament un investissement de 98 millions de dollars supplémentaires, dont 11 millions pour Shawinigan et 2,5 millions pour la MRC de Mékinac. Selon les organismes concernés, il s’agit de moins de 5 % du budget du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, mais ce sont des sommes nécessaires afin d’assurer la survie de services considérés comme essentiels.
« Le gouvernement dit qu’il a doublé le financement, mais les besoins de la population, eux, ont quadruplé depuis quelques années, et le financement n’a pas suivi la courbe de l’inflation », indique Virginie Fréchette, agente aux communications à la Corporation de développement communautaire de Shawinigan. « Il faut être honnête, il est vrai que le gouvernement Legault a beaucoup plus investi que d’autres gouvernements, mais on était plus dans du rattrapage que dans de l’investissement. […] Shawinigan, c’est une population vieillissante, une personne sur deux à plus de 50 ans, et on n’arrive plus à répondre la demande », ajoute Mathieu Gélinas, co-porte-parole du mouvement et directeur général du Centre d’action bénévole Trait d’Union.
Le ras-le-bol des organismes
Le mouvement demande également la reconnaissance de l’expertise et de l’autonomie des organismes communautaires. « On a une expertise terrain très précieuse. Dans le communautaire, on s’est battu pour l’accès aux soins de santé, pour les syndicats en éducation, on s’est battu pour tout le monde. Maintenant, on a décidé que nos employé-es méritaient des conditions de travail décentes », affirme Mathieu Gélinas.
On explique également que d’une part le finalement n’est plus suffisant et que d’autre part il faut énormément de documents pour avoir accès aux différentes subventions. « On passe plus de temps à remplir des demandes de subventions qu’à répondre aux besoins réels de la population. On a l’impression que le gouvernement s’est désengagé », dit Caroline Chartier, co-porte-parole et directrice adjointe du Centre Roland-Bertrand, à Shawinigan. Cette lourdeur administrative et l’instabilité des fonds alimentent un sentiment de ras-le-bol.
Du 20 au 24 octobre
Un moment fort de la mobilisation sera la marche solidaire À boutte, le mercredi 22 octobre à Shawinigan, organisée par la Table régionale des organismes communautaires du Centre-du-Québec et de la Mauricie. Les organismes sont attendus dès 11 h dans le stationnement du Marché public de Shawinigan, où des ateliers, des prises de parole et des actions créatives donneront le ton à la journée. La marche débutera à 13 h 45 en direction du bureau de la députée Marie-Louise Tardif et culminera avec le déploiement d’une bannière collective.
En parallèle avec les journées de grève, les organismes prévoient des ateliers d’éducation populaire ouverts aux usagers et usagères afin de transformer l’arrêt de travail en espace de réflexion et d’action collective. « Oui, c’est dans nos droits de manifester, mais on souhaitait aussi remplir notre mandat au niveau de l’action communautaire autonome. […] On pense que, si on donne la bonne information et qu’on occupe les gens, on va vraiment se battre ensemble pour les bonnes raisons », indique Caroline Chartier.
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