En collaboration avec nousTV Mauricie, Vinyllia et le Festivoix, La Gazette de la Mauricie et des environs a réalisé une série d’entrevues avec des artistes d’ici ! Nous débutons avec le groupe QW4RTZ, un quatuor qui prouve que l’a cappella peut être à la fois technique, créatif et ludique. Composé de Louis Alexandre Beauchemin (ténor et beatboxer), Philippe Courchesne Leboeuf (baryton), François « Fa2 » Dubé (basse) et François Pothier Bouchard (ténor), ce groupe prépare la sortie d’un nouvel album en pondant des versions revampées de classiques du répertoire folklorique ! L’album sera intitulé Trip de Trad et paraîtra le 7 novembre 2025.
Quelle est la genèse du groupe QW4RTZ ?
QWARTZ a été fondé en 2010 à Trois-Rivières, et c’est d’abord et avant tout une histoire d’enfance. C’est trois anciens petits chanteurs de Trois-Rivières qui se sont rencontrés en 1996 sur les bancs d’école. Et, de fil en aiguille, le petit projet de band de garage s’est tranquillement professionnalisé. Je suis arrivé dans le décor début 2013 ou dans ce coin-là. Ça fait maintenant une bonne dizaine d’années qu’on fait de la tournée un peu partout. Toujours a cappella, pas d’instruments.
Comment se divisent les tâches au sein du groupe ?
C’est une démocratie ! On a chacun nos forces, et on a aussi chacun nos faiblesses. Au niveau des arrangements, c’est pour beaucoup le rôle de François Pothier Bouchard, qui a un background en composition, en écriture, en contrepoint et en harmonie, en direction d’orchestre, à l’orgue, au clavecin et à tous les claviers. Il a une approche très académique par rapport à la musique en général. Louis-Alexandre Beauchemin, qui est un peu plus instinctif et créatif, va souvent donner des impulsions de création, se lancer dans des maquettes, et il fait aussi de la vidéo. Souvent, je prends en main l’écriture des textes, bien que je contribue aussi à la musique. Philippe Courchesne-Leboeuf met les mains dans tout ce qui est créatif, comme tout le monde, mais il a aussi la tâche ingrate, mais nécessaire, de la comptabilité. Enfin, François « Fa2 » Dubé se ramasse avec toutes les autres tâches connexes, soit beaucoup de coordination et de gestion de projets.
Qui et qu’est-ce qui vous inspire ?
On a des inspirations musicales extrêmement diverses. On finit par se rejoindre musicalement, mais, au-delà de nos goûts musicaux, je pense que c’est notre désir de faire de la variété, de présenter un spectacle d’art entier, un spectacle qui va (c’est ce qu’on veut) dans toutes les directions. C’est ce qui nous guide dans le choix des pièces musicales qui se ramassent dans le show. Les chansons choisies ne sont pas là juste parce que ce sont de belles tounes. C’est extrêmement rare qu’on va faire une chanson juste parce qu’on se dit « wow, quelle magnifique œuvre d’art en elle-même ». C’est parce que la chanson exprime un sentiment ou un besoin qui s’inscrit dans une trame narrative à l’intérieur du spectacle.
Le public qui voit vos spectacles peut s’attendre à quoi ?
Les gens peuvent s’attendre à un très beau buffet musical ! On a la chance d’avoir un public qui est souvent le fameux 7 à 77 ans, tout le monde y trouve son compte. Il y a une forme de collégialité. À force de travailler ensemble 40-50-60 heures par semaine avec la tournée et tout, les boys, on est devenus un peu une espèce de famille et je pense que ça se sent. En tout cas, on essaie de créer cette proximité-là, cette intimité-là avec le public. Malgré les projections, les éclairages et tout le flafla qui vient avec, les gens connectent quand même avec nous d’un point de vue humain.
Vous vous êtes produits cet été au Festivoix, quel est votre lien avec ce festival d’ici ?
Le Festivoix a vu naître QW4RTZ. Le Festivoix, ça a été une des premières organisations à donner la chance à notre band de garage avant que ça devienne un projet vraiment professionnel avec une vraie tournée, des agents, des relations presse et tout le reste. Bref, le festival était là à l’étape embryonnaire, à l’époque où l’entièreté de notre répertoire, c’était à peu près 15 minutes !
Pourquoi le nom de QW4RTZ ?
C’est d’abord un jeu autour du mot « quatuor », puis de « quatuor » c’est devenu « quartz », comme les comptoirs de cuisine. Et, vu qu’on ne voulait pas que, quand quelqu’un nous google, il tombe sur des comptoirs de cuisine, on a joué avec l’orthographe pour que ça fasse Q-U-W-A-R-T-Z. Puis après ça, vu que c’était un quatuor, et qu’on voulait faire un logo cool, c’est devenu Q-U-W-4-R-T-Z. Et, en fait, c’était une erreur. On n’aurait pas dû faire ça parce que c’est plus difficile de nous trouver. Mais quand tu l’épelles comme du monde, dans n’importe quel moteur de recherche, il y a juste nous.
Est-ce qu’il y a une pièce qui vous a posé plus de défis que les autres à interpréter sur scène ?
Il y a plusieurs chansons qui sont des immenses défis mais pas nécessairement pour les mêmes raisons. On a la chance d’avoir un metteur en scène qui travaille avec nous. Et qui dit metteur en scène dit donc mise en scène, chorégraphie et concept. Ce qui fait qu’il y a des numéros, des chansons qui seraient relativement simples à faire quand on regarde la partition. Mais le fait de les habiter sur scène, de faire une chorégraphie, ça devient une question cardio quand même assez difficile. D’autres fois, juste d’un point de vue purement musical, on se lance des défis. C’est par exemple le cas de notre version de « Bohemian Rhapsody », de Queen, qu’on ramène vraiment à sa plus simple expression. Pas d’effet sur les micros, pas de pédale de loop. C’est quatre voix. On fait donc ce marathon-là : sept minutes et demie de Freddie Mercury. C’est de la dentelle, et émotionnellement, c’est une montagne russe, cette chanson-là. Puis, harmoniquement, c’est extrêmement complexe.