Tel que nous le rappelle Florie Dumas-Kemp (dans cet article), le salaire minimum actuel ne permet pas aux gens travaillant à temps plein de vivre au-dessus du seuil de la pauvreté. Afin de mettre fin à cette situation indigne, des groupes de la société civile se mobilisent pour réclamer un salaire minimum à 15 $ de l’heure.
Parmi ces groupes, soulignons le Collectif pour un Québec sans pauvreté qui rassemble 35 organisations populaires, communautaires, syndicales, féministes et étudiantes. Celui-ci mène une campagne à l’échelle provinciale en collaboration avec le Front de défense des nonsyndiquéEs, la CSQ, la CSN, la CSD et le SFPQ [1] pour améliorer les conditions des travailleuses et des travailleurs plus précaires. Intitulée 5-10-15, cette campagne porte non seulement sur la revendication d’un salaire minimum à 15 $ de l’heure, mais aussi sur les conditions minimales nécessaires à une meilleure conciliation travail-famille.
Les chiffres de la campagne 5-10-15 font plus précisément référence aux trois revendications principales que sont la réception de son horaire de travail 5 jours à l’avance, l’octroi de 10 jours de congé payés en cas de maladie ou de responsabilités familiales et la mise en place d’un salaire minimum à 15 $ de l’heure.
À ce jour, il n’existe aucune norme pour obliger l’employeur à fournir l’horaire de travail à l’avance. On s’en remet à la bonne volonté de celui-ci. Les instigateurs de la campagne 5-10-15 estiment ainsi que la réception de son horaire 5 jours à l’avance permettrait de faciliter l’organisation de sa vie personnelle et familiale.
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La campagne 5-10-15 revendique non seulement un salaire minimum à 15 $ de l’heure, mais aussi de meilleures conditions pour concilier le travail et la vie personnelle.
La Loi sur les normes du travail prévoit qu’une personne puisse s’absenter du travail pour cause de maladie, d’accident ou pour assumer des responsabilités familiales. Par contre, aucune clause n’oblige l’employeur à rémunérer la personne qui s’absente pour ces raisons valables. Les promoteurs de la campagne 5-10-15 militent donc pour qu’un minimum de 10 jours payés soient mis à la disposition des employés pour des cas d’absence valable. Cette pratique, à échelle variable pour le nombre de jours de congé payés, peut déjà se voir dans les lieux de travail syndiqués.
La mise en œuvre de ces mesures prônées par la campagne 5-10-15 permettrait d’améliorer la qualité de vie de bon nombre de travailleurs, mais surtout de plusieurs travailleuses. En effet, encore aujourd’hui, les femmes consacrent plus de temps que les hommes au « travail domestique ». De plus, ce sont elles qui occupent majoritairement les postes rémunérés au salaire minimum.
« Nous le constatons sur le terrain : les emplois plus précaires rémunérés au salaire minimum sont majoritairement occupés par des femmes », explique Marc Benoît, coordonnateur du Regroupement des organismes d’éducation populaire autonome de la Maurice (ROÉPAM) qui chapeaute le volet régional de la campagne 5-10-15. « Pourtant, le travail des femmes n’est pas moins important que celui des hommes. Dans certains cas, les femmes rendent des services d’une importance capitale pour notre société tout en étant rémunérée au salaire minimum. C’est le cas notamment dans certains organismes communautaires qui ont subi les contrecoups des mesures d’austérité du gouvernement provincial. Le rehaussement du salaire minimum à 15 $ de l’heure accompagné d’une augmentation du soutien financier des organismes communautaires constituerait une nette amélioration pour ces femmes. »
1 Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Centrale des syndicats démocratiques (CSD) et Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ).