Robert Landry, Tribune des lecteurs, février 2017
Compte tenu de mon âge, je peux dire que j’ai de l’expérience en politique, non pas activement mais comme spectateur. À ce titre, j’ai vécu quelque 20 élections. J’ai entendu tellement de promesses que je pourrais écrire un livre sur ce sujet.
Toutefois, ces élections ne me semblent qu’une suite de promesses répétées année après année : on y parle de création d’emplois, d’aide à l’éducation et d’amélioration des soins médicaux. Tous les quatre ans, de nouvelles idées sont mises de l’avant, ces nouvelles façons de faire étant supposées régler nos problèmes. Mais avant de faciliter la vie du peuple, les nouveaux élus doivent faire le ménage dans les finances, car chaque fois il semble que l’ancien gouvernement a trop dépensé et que la province est mal en point. La même rengaine revient : on coupe un peu partout, souvent sans égards au mal qu’on peut causer ainsi, c’est pour notre bien, nous diton. Quand toutes ces coupures seront faites, ça ira beaucoup mieux. C’est ce qu’on nous répète sans cesse.
Puis arrive le milieu de la session, soit environ deux ans avant les prochaines élections. Miracle ! Tout va bien. Grâce à sa gestion responsable, le gouvernement a maintenant de l’argent et il peut dépenser sans compter. Les élus ne se gênent pas, ils se pointent dans chaque comté, font de beaux discours et remettent des montagnes de dollars. Certains sont tellement fiers qu’ils nous disent même avoir sauvé la province. Je dois avouer que c’est la première fois que j’entends ces mots : « sauver la province ». Enfin quelque chose de nouveau !
Mon souhait pour les années à venir, c’est que les jeunes, qui sont plus éveillés et plus fiers que nous l’étions, qui ne se laissent pas embobiner par toutes sortes de belle paroles, soient capables de discuter et d’exiger au lieu de quémander. J’ai hâte de voir ces jeunes se décider à prendre la parole et dire haut et fort ce qui les motive, ce qu’ils veulent pour le futur, ce qu’ils sont prêts à faire pour atteindre leur but. J’aimerais beaucoup voir de nouvelles figures dans les partis politiques, que ceux-ci proposent des idées acceptables pour toute la population et, surtout, qu’il y ait de la cohérence dans la prise de décision.