Février étant le mois des REER, il ne pouvait pas tomber mieux que nous nous intéressions à la finance responsable. Et avant même de définir ce que cette appellation signifie, insistons sur l’importance d’une nécessaire alternative aux dérives actuelles de l’économie conventionnelle, principalement incarnées dans les bulles spéculatives des indices boursiers et dans les monnaies virtuelles comme le Bitcoin. Autant d’excès et d’abus qui contribuent à accroître les inégalités, à nous rapprocher toujours plus d’une crise économique tout en nous conduisant au bord du précipice en matière d’environnement.
La finance responsable découle en ligne directe de la consommation responsable. De la même façon que « consommer c’est voter », épargner et investir c’est faire une différence. C’est convenir de ne pas laisser aux seuls agents financiers le soin de faire fructifier notre argent. C’est leur dire par exemple que nos placements ne doivent pas servir à l’industrie militaire, au développement des hydrocarbures ou à faire rouler des usines de misère. C’est faire entendre raison à l’économie. C’est lui imposer des valeurs et lui donner un supplément d’âme. Bref, la finance responsable s’appuie sur cette idée que les placements les plus humbles comme les plus importants sont des investissements dans le bien commun et les progrès de société.
Ce cahier entre dans le vif du sujet en proposant des exemples concrets d’investissements éthiques qui rapportent et qui contribuent par effet d’entraînement à transformer l’économie. Il s’intéresse en outre à une ressource d’ici dont la mission est d’accompagner des individus porteurs d’un projet d’entreprise viable et qui ont un accès limité aux services financiers conventionnels. Enfin, ce cahier se garde bien de faire la leçon à qui que ce soit, notamment aux personnes lourdement endettées. En s’inspirant d’un mouvement en émergence aux États-Unis, la Gazette démontre en quoi une prise en charge collective de certaines dettes individuelles peut offrir une issue insoupçonnée à un problème personnel en apparence insurmontable. Comme quoi la finance responsable, entendue au sens d’implication citoyenne dans la conduite des affaires économiques, est à la portée de tous.
Bonne lecture !