Mariannick Mercure et Jean-Claude Landry
Retraité des milieux de l’enseignement et de l’intervention en toxicomanie, Jacques, qui a travaillé comme bénévole dans différents organismes, a agi comme proche aidant à de multiples reprises, que ce soit pour des gens de sa parenté ou de son voisinage.
Il a accompagné Normand, son voisin atteint d’une grave maladie pulmonaire dégénérative, pendant plus de trois ans. Ils deviendront, au fil de cette aventure, de véritables amis : « Normand était de plus en plus malade, perdant progressivement son autonomie. C’est quand il a commencé à avoir des difficultés à se déplacer et à respirer que je me suis rendu disponible pour l’accompagner à ses rendez-vous médicaux. Dans mon esprit, à ce moment, je n’agissais pas à titre d’aidant, mais tout simplement comme un bon voisin qui rend service ».
Le rôle d’aidant s’est installé au fil de la progression de la maladie et de la perte d’autonomie qui s’en suivait : « Je suis devenu son confident, celui à qui il pouvait parler en dehors de sa famille. Nous avons eu beaucoup d’échanges, parfois très intimes. Ça lui permettait de sortir de sa rage. Puis est venu le moment où les voyages en ambulance se sont multipliés suite à des crises pulmonaires et enfin l’admission aux soins palliatifs. Nous étions à son chevet jour et nuit. »
C’est au sortir de cette « action » que Jacques a constaté que le « bon voisin » du début avait assumé un véritable rôle d’aidant naturel qui avait été bénéfique pour tous les deux. « Moi, dira-t-il, j’étais toujours heureux d’aller voir Normand, je recevais beaucoup de cette relation quasi symbiotique. De mon côté, j’essayais de lui transmettre une certaine sérénité ». Et son voisin aura découvert un ami, devenu son confident, qui l’aura accompagné tout au long de sa maladie.