L’animatrice de Racines mauriciennes, Valérie Deschamps, nous propose de l’accompagner à travers son périple en Mauricie alors qu’elle va à la rencontre de Pierre, Louise, Simone et bien d’autres personnes aînées de notre territoire à la recherche des histoires fascinantes du monde ordinaire; ces histoires qui au fil du temps ont tricoté notre identité collective régionale. Cette série est produite par La Gazette de la Mauricie et présentée par la Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie. Elle est aussi rendue possible grâce à la contribution du Gouvernement du Québec et de son programme Québec ami des aînés.

Valérie Deschamps – Racines Mauriciennes – décembre 2021  C’est à se demander si elle tire son énergie et ses convictions des femmes l’ayant précédée ou du courant de la rivière Batiscan. Assurément, Johane Germain incarne ces deux forces jour après jour. Cet épisode de Racines Mauriciennes nous amène sur les rives de celle qui voit encore danser le matin « les belles brumes » sur son dos. Direction Saint-Adelphe pour y rencontrer l’inspirante Johane Germain. Café en main, s’activant pour  alimenter le feu, la Stanoise débute son récit de vie. « Mes parents s’impliquaient beaucoup dans la communauté. Mon père en agriculture, en foresterie. Ma mère à la Société Saint-Jean-Baptiste, à l’AFEAS. Mes grands-mères à l’Union catholique des femmes rurales » énumère-t-elle d’emblée. En plus de sa famille, la communauté de la Vallée de la Batiscan est au cœur des racines de Johane. « Les femmes dans la Vallée de la Batiscan savaient tout faire ! Elles s’entraidaient. Elles travaillaient ensemble. Pis je pense que je suis issue de cette lignée-là. Des femmes qui font leur place aussi. Parce que sans ces femmes-là, je ne sais pas ce qu’auraient été nos villages. » Rendre hommage et être reconnaissante. C’est aussi une manière pour elle de transmettre le beau et le bon d’une collectivité afin qu’elle perdure dans le temps.

Johane Germain. Photo : David Leblanc

  1974 marque son entrée sur le marché du travail au ministère qu’on nomme aujourd’hui ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. Un milieu peu féminin, du moins, dans le domaine qui l’intéressait. « Moi, j’ai commencé en administration. Mais j’aimais ça voir ce qu’ils faisaient, les inspecteurs de travaux mécanisés. Mon boss du temps m’a dit :“Toi, tu ne peux pas faire ça, tu n’es pas payée pour faire ça”. Faque, j’ai pris une semaine de vacances pour aller voir ce qu’ils faisaient, les inspecteurs de travaux mécanisés »,  raconte Johane. Il faut dire que si Johane veut, Johane peut. C’est donc comme ça, de fil en aiguille, qu’un jour, elle devint la première inspectrice de travaux mécanisés. De sa position de femme, son approche la différenciait de ses collègues masculins. Selon ses dires, elle travaillait avec le monde… non pas en confrontation avec eux. Travailler avec le monde, pour le monde. 1986, Italie. Un mouvement citoyen s’oppose à la venue d’un McDonald’s en plein cœur de Rome. L’objectif ? Offrir une alternative à long terme à la restauration rapide en mettant de l’avant le plaisir, l’origine des aliments et la vitalité rurale. « Moi quand j’ai entendu ça, j’ai dit “wow c’est extraordinaire!”. Ça venait nous donner de l’air ! On sortait des institutions qui nous guident. On est avec les gens qui gagnent leur vie avec la nourriture. Avec Slow Food, on n’est pas dans les institutions. On est dans le monde. On n’est pas dans les dossiers, on est dans la vie,  ajoute celle qui est la fondatrice et présidente de Slow Food — Vallée de la Batiscan.  Manger, c’est culturel ! Sortons l’agriculture du ministère de l’Agriculture, allons vers le ministère des Affaires culturelles et du Patrimoine ! »,  affirme-t-elle. Un autre patrimoine qui est au cœur de sa vie, c’est bien évidemment le patrimoine naturel qu’est la Vallée de la Batiscan. Cette rivière qui est le point central de son « coin de paradis », comme elle aime l’appeler. Johane a d’ailleurs milité contre l’implantation de microcentrales sur la rivière Bastican. « Il y a un barrage social qui s’est érigé avant même que le béton se mette à faire du béton ! De cette opposition-là, j’ai saisi la balle au bond. Bon. Qu’est-ce qu’on propose ? »,  raconte-t-elle. De là est né, en 2006, le laboratoire rural spécialisé en développement durable. « L’énergie d’opposition est devenue une énergie de propositions », conclut Johane. L’énergie et le monde. Le courant et les rives. Le vrai du vrai. C’est ce que vous pourrez découvrir ce mois-ci à travers le récit trépidant de Johane Germain, femme de rivière !

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