Le 20 février prochain, au Québec, au Canada et partout dans le monde aura lieu la Journée mondiale de la justice sociale. Lancée par l’Assemblée générale des Nations unies, cette journée a pour but de rappeler aux États et à leur gouvernement la responsabilité qui leur incombe à l’égard de la lutte à la pauvreté, aux inégalités et aux discriminations de toutes sortes. En somme, c’est un appel à la mise en œuvre de mesures et de politiques axées sur le bien commun. 

Si l’ONU invite d’abord les gouvernements à souligner cette journée, ce sont plutôt les organisations de la société civile qui en profitent et se mobilisent puisqu’elles y voient l’occasion d’interpeller leur gouvernement respectif face au creusement des inégalités et à la détérioration des conditions de vie d’un nombre sans cesse grandissant de personnes. D’ailleurs les analyses et les études sur l’état des conditions sociales et économiques rendent compte, dans leur grande majorité, d’une aggravation réelle de la pauvreté et des inégalités, une tendance que l’on observe au sein des pays et entre les pays. 

Anxiété sociale et montée du mécontentement

La multiplication des soubresauts économiques, les effets délétères de la pandémie de COVID-19, l’addition des catastrophes naturelles liées aux changements climatiques, pour ne nommer que ces phénomènes, suscitent un sentiment d’insécurité, voire d’anxiété, au sein d’importants segments de la population. Les tensions géopolitiques et les conflits armés sont également en cause. 

Or, l’absence de réponses perçues comme adéquates face à la juxtaposition des crises amène de plus en plus de personnes à croire que les élites politiques et économiques vivent dans leur monde et n’en ont que faire des difficultés vécues par de larges couches de la population. Selon les spécialistes de la scène politique, cette perception contribue de façon significative à la montée du mécontentement et à une défiance croissante à l’égard des institutions et des acteurs et actrices de la vie publique, qui n’en auraient que pour les personnes les plus privilégiées de la société (voir à ce propos l’éditorial). Et, il faut bien reconnaître que les raisons qui expliquent cette attitude ne manquent pas. 

Inégalités mondiales, canadiennes et québécoises

Tout récemment, Oxfam publiait son rapport annuel sur les inégalités mondiales. On y découvre que les 1 % les plus riches possèdent près de la moitié (48 %) de tous les actifs financiers mondiaux, et qu’au rythme actuel il faudra deux siècles pour vaincre la pauvreté. À propos des grandes entreprises dont les charges fiscales ont été réduites de moitié au cours de dernières décennies, Oxfam considère qu’elles jouissent d’un pouvoir démesuré et qu’elles constituent « une machine à fabriquer des inégalités ».

C’est un constat que corrobore une autre étude, produite, celle-là, par le Centre canadien des politiques alternatives, un institut de recherche indépendant et non partisan qui s’intéresse aux enjeux de justice sociale, économique, et environnementale. L’étude portait sur les écarts entre la rémunération moyenne des travailleurs et travailleuses canadien-nes et celle des 100 PDG les mieux payé-es du pays. L’étude conclut que  ces 100 PDG gagnaient, en 2022, 246 fois le salaire moyen des travailleurs et travailleuses canadien-nes. Cet écart est en progression constante, puisqu’il s’établissait à 197 fois 5 ans auparavant. D’autre part, Statistique Canada révélait à la fin de l’année dernière que les 20 % des Canadien-nes les plus riches détenait 67,4 % de la valeur accumulée au pays, alors que les 40 % les moins nanti-es en détenaient 2,8 %. 

Et le Québec n’échappe pas au phénomène. En 2019, selon Statistique Canada, les 1 % des Québécois  et Québécoises les plus riche gagnaient en moyenne 391 330 $, alors que les 50 % les moins nanti-es touchaient 20 358 $, un rapport de 19 à 1. Et l’Observatoire québécois des inégalités a publié l’an dernier une étude sur le patrimoine économique des familles, c’est-à-dire la valeur totale de leurs avoirs financiers (comme l’argent à la banque et des investissements) et non financiers (comme le logement et un véhicule), moins la valeur totale de leurs dettes (comme une hypothèque et le solde des cartes de crédit). Conclusion : le patrimoine économique des familles appartenant aux 10 % les plus riches était 76 fois plus élevé que celui des familles faisant partie des 40 % les plus pauvres. 

Politiques sociales et justice fiscale

Les responsables de santé publique soutiennent que le fossé grandissant des inégalités de revenus et l’amplification des écarts de richesse sont préjudiciables à la cohésion sociale et à la santé globale de la population. Les analystes économiques concluent, quant à eux, que les écarts et les inégalités nuisent à la croissance économique. Des tels constats expliquent les mobilisations des organisations de la société civile qui profitent de la Journée mondiale de la justice sociale pour revendiquer des politiques sociales et des mesures fiscales susceptibles d’améliorer véritablement la qualité de vie de l’ensemble de la population et de freiner ainsi le glissement d’un nombre croissant de personnes et de familles dans la pauvreté et l’indigence. 

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