Le groupe local du collectif Mères au front remettra une Chaise des générations au maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, au début de la séance du conseil municipal du 17 janvier.
Il s’agit d’une chaise usagée décorée par un groupe d’enfants lors d’une activité de création tenue samedi dernier dans les locaux de COMSEP.
Le regroupement souhaite que la chaise occupe une place symbolique permanente autour de la table du conseil afin que les élues et élus gardent en tête le bien-être des futures générations dans toutes leurs décisions.
Milieux humides au service des générations futures
Un symbole qui est d’autant plus important, pour les militantes, que le conseil municipal devra bientôt prendre position sur le drainage de plusieurs hectares de milieux humides au carrefour des autoroutes 40 et 55, pour faire place à l’agrandissement d’un parc industriel.
Pour Mères au front, ces milieux sont de précieux alliés dans la lutte aux changements climatiques et pour la préservation de la biodiversité, deux dossiers que la ville de Trois-Rivières s’est engagée à défendre lors de l’adoption de la déclaration d’urgence climatique en 2018 et de l’engagement de Montréal pour la biodiversité en 2022.
Or, les services écosystémiques tels que l’amélioration de la qualité de l’eau et de l’air ainsi que la captation du carbone ont une valeur, explique Annie Provencher, porte-parole de Mères au front de la Mauricie. « Même si on met de l’argent pour en reproduire d’autres, ils ne réussiront jamais à combler tous les services que ceux qui sont déjà là en place. »
Prévoir l’adaptation aux changements climatiques
En ce moment, les élu(e)s tentent d’intégrer la dimension environnementale dans leurs projets en réponse à l’opinion publique, dit la porte-parole. Cependant, en se projetant dans le futur, ils et elles devront intégrer les coûts environnementaux à l’intérieur même des projets, ce qui modifiera inévitablement les décisions.
Les enjeux climatiques vont s’amplifier dans les prochaines années et les municipalités vont devoir s’adapter, dit Annie Provencher. Les municipalités du Québec commencent d’ailleurs à demander du financement pour cette adaptation.
Par exemple, explique-t-elle, « il y a des coûts importants associés à la reconstruction de nouvelles infrastructures pour venir limiter les inondations pour lesquelles les milieux humides servent de zone tampon ».
« À Trois-Rivières, nous avons cette infrastructure verte [le milieu humide au carrefour 40-55] qui est en place qu’on n’a pas besoin de repenser ou de reconstruire, puis on veut la détruire ! » s’indigne-t-elle.
L’activité de remise de la chaise des générations se déroulera dans le cadre de la mobilisation organisée par la coalition citoyenne Terre Précieuse le 17 octobre à 18 h devant l’hôtel de ville de Trois-Rivières.
Une deuxième chaise fera la tournée des écoles de la région, par l’entremise d’une exposition itinérante dans le cadre de l’atelier « changer le monde, une œuvre à la fois » du Comité de solidarité de Trois-Rivières. L’objectif est d’amorcer, avec les enfants, des discussions autour des enjeux écologiques.
L’initiative est inspirée par celle du cabinet du maire de Québec, Bruno Marchand. Avec cette démarche, le mouvement provincial des Mères au front a comme objectif de rejoindre les élues et les élus municipaux de toutes les villes du Québec.