Virginie Lessard – Collaboration Caisse d’économie solidaire Desjardins – février 2022 Tout comme les autres restaurants, la microbrasserie Le Temps d’une Pinte a eu son lot d’embuches depuis les deux dernières années : fermetures, mesures sanitaires, pénurie de main-d’œuvre et puis, tout récemment, un incendie qui a gravement endommagé le commerce. Les quatre alliés à la tête de l’entreprise réussissent à tenir le cap et avouent que s’ils sont toujours en activité et même positifs face à l’avenir. C’est, entre autres, grâce à leur modèle d’entreprise coopératif et à la force de leur équipe.
Une coop, un modèle entrepreneurial inspirant
Pour les membres de la coop, Alain Rivard, Gustavo Nevares, Laurent Laganière et Sébastien Bourassa, chacun spécialisé dans son domaine respectif, la clé du succès de leur entreprise passe d’abord et avant tout par une prise de décisions qui relève d’un consensus. « On a toujours travaillé en se disant que la meilleure solution c’était l’échange de toutes nos compétences, de nos craintes, de nos aspirations et de nos valeurs […], donc on a eu la confirmation assez rapidement que la formule d’élaboration de stratégie en équipe fonctionne très bien pour nous », affirme Alain Rivard, membre co-fondateur. D’ailleurs, si ce n’était pas de l’entrepreneuriat collectif, ils ne savent pas où en serait le Temps d’une Pinte actuellement. « Si on avait été tout seul dans cette crise de la pandémie, on n’aurait surement pas survécu, on aurait probablement jeté la serviette individuellement. Donc ce modèle de coopérative a le grand avantage que lorsqu’un de nous vit une situation particulière, les autres peuvent prendre le relai. C’est d’ailleurs la façon dont nous fonctionnons », précise M. Rivard. Selon les dirigeants, le succès de l’entreprise est aussi le résultat de l’intégration des employés dans certains processus. Être à l’écoute des employés et de leurs idées est primordial pour le bon fonctionnement des opérations.
Un feu qui écorche
Dans la nuit du 18 au 19 décembre dernier, un incendie a ravagé le deuxième étage de la microbrasserie. Conséquemment, même si le gouvernement a annoncé la réouverture des salles à manger, Le Temps d’une Pinte ne pourra pas permettre à sa clientèle de venir manger sur place pour l’instant, en raison de la reconstruction des lieux. Étant donné les évènements, les membres de la coop misent sur la vente de bières en canette pour survivre. Ils ont réussi à s’entendre avec l’entrepreneur général responsable du chantier pour avoir accès à la salle de brassage et continuer à brasser leurs bières même pendant les travaux. Par contre, la préparation des plats pour emporter ne sera pas possible à cause des dommages causés par le feu dans la cuisine. Le chef Laurent Laganière envisage actuellement de préparer des repas dans un autre endroit. À suivre. Les quatre entrepreneurs assurent toutefois que pour le printemps, ils accueilleront leur clientèle sur leur magnifique terrasse.
Des projets, encore des projets
On doit aussi dire que les membres de la coop sont proactifs et innovent sans arrêt avec leurs différents projets. Le Temps d’une Pinte est loin d’être un simple bistro : tantôt une brasserie, tantôt un restaurant, tantôt une maison de torréfaction, mais aussi un jardin et des ruches sur le toit, une cuisine extérieure, un tuk tuk qui sert de café-mobile, de la marchandise à son effigie, des partenariats alléchants avec la distillerie Wabasso, Crémerie des Trois-Rivières, etc. Les membres de la coop aiment beaucoup collaborer avec d’autres entrepreneurs et artistes de la région. Leur dernier projet en branle est justement issu d’un partenariat original avec l’Académie des Aigles de Trois-Rivières : un projet social visant de jeunes joueurs de baseball de 15 à 17 ans qui s’entraineront avec les Aigles et auront un travail attitré à LTDP durant leur clinique de baseball. « D’un côté, ça soutient les emplois que nous avons de la difficulté à combler et puis, par le biais de ce projet, nous allons développer un camelot-café : un réseau de livraison de café par abonnement dans les quartiers de Trois-Rivières qui sera assuré par les jeunes joueurs et supervisé par nous », précise Sébastien Bourassa.