La gestion des matières résiduelles, c’est l’affaire de tout le monde, à tous les jours, qu’on en ait conscience ou non. Chaque fois que vous ouvrez le couvercle de la poubelle, du bac à recyclage ou de celui qui contient ce qui peut être composté, vous y prenez part, vous aussi.
Dernière étape du cycle de vie traditionnel de toute chose, la gestion des matières résiduelles est un processus qui vise à réduire l’impact des déchets sur l’environnement et la santé. Aussi importante que problématique, cette gestion nous touche tous et toutes.
Pourtant, il est parfois difficile de s’y retrouver. Bac brun, bac bleu, bac noir ou écocentre ? En voici un topo mauricien et centricois !
Quelques définitions
Le terme « matières résiduelles », selon le ministère de l’Environnement du Québec, est un terme générique couvrant plusieurs grandes familles de résidus, comme les matières dangereuses et non dangereuses, les déchets biomédicaux, les pesticides et les matières résiduelles fertilisantes. Anciennement appelées déchets, les matières résiduelles englobent toutes les choses arrivées à la fin de leur vie pour une raison ou une autre.
Au Québec, ce sont 25 tonnes de matières résiduelles non dangereuses qui sont produites par minute, soit 13 millions de tonnes par année. Avec des chiffres aussi astronomiques, une bonne gestion de ces matières est fondamentale, d’un point de vue autant environnemental que sociétal.
Lorsque les matières résiduelles sont des résidus alimentaires ou verts, du papier ou du carton, du bois ou des boues issues du traitement des eaux, on les qualifie alors de « matières organiques ». Dans la province, environ 60 % des matières résiduelles éliminées – donc enfouies – chaque année constituent des matières organiques qui pourraient être valorisées sous forme de compost.
La gestion des matières résiduelles inclut plusieurs étapes : la collecte, le transport, le recyclage, la valorisation et l’élimination.
Le recyclage
On parle de recyclage lorsqu’une matière résiduelle est utilisée en remplacement d’une matière vierge dans un procédé manufacturier. Certains produits, comme le verre et le métal, peuvent être recyclés à l’infini, alors que le papier et le carton, par exemple, peuvent l’être jusqu’à huit fois. Dans tous les cas, le recyclage permet d’économiser des ressources naturelles et de l’énergie dans la fabrication de nouveaux produits, bien que le processus en demande à son tour.
Un objet recyclable passe par trois étapes : la collecte sélective dans le bac bleu, le centre de tri et l’usine de recyclage. Le rôle du centre de tri, ce n’est pas de séparer les déchets des matières recyclables, mais de trier les matières recyclables selon différentes catégories, telles que le papier et le carton, le plastique, le verre et le métal.
Le rôle des citoyens et citoyennes est donc fondamental dans le processus de recyclage : toute matière indésirable dans le bac bleu peut occasionner des bris d’équipement et des accidents.
Dans le bac bleu, les Régies centricoise et mauricienne ne recommandent que trois catégories d’objets : des contenants, des emballages et des imprimés. Tout objet encombrant ou dangereux, tels que des retailles de matériaux de construction, des pneus, des meubles endommagés ou des appareils électroménagers ou électroniques, a sa place à l’écocentre.
La valorisation
La valorisation consiste à transformer une matière résiduelle en énergie ou en matériaux réutilisables (comme le compost). L’exemple le plus fréquent de valorisation : le compostage.
Toutes les matières organiques peuvent être transformées en compost. Tous les restes de table, papiers et cartons non imprimés, résidus verts et restes de bois peuvent être mis au bac brun.
La valorisation des matières organiques sous forme de compostage est encore plus importante étant donné la position de celles-ci au sommet des palmarès d’enfouissement. Selon le ministère de l’Environnement du Québec, la gestion des matières organiques est problématique parce que ces matières remplissent les lieux d’enfouissement qui débordent de par leur ampleur et s’y décomposent en dizaines d’années, émettant des gaz à effet de serre nuisibles.
L’élimination dans les sites d’enfouissement
L’élimination de matières résiduelles, c’est leur enfouissement dans un lieu consacré à cet effet, c’est-à-dire un lieu de dépôt définitif. Dans un monde idéal, c’est une solution de dernier recours.
D’un point de vue environnemental, l’élimination des matières résiduelles dans des sites d’enfouissement comporte deux problèmes majeurs : le lixiviat et les biogaz. Le lixiviat est le liquide obtenu par le passage de l’eau de pluie à travers les déchets en décomposition, qui comporte plusieurs contaminants toxiques qui devraient être éliminés avant le rejet de l’eau usée dans la nature. Les biogaz, pour leur part, sont générés par la décomposition des matières organiques ; ce sont principalement du méthane et du dioxyde de carbone, tous deux des gaz à effet de serre nocifs.

Photo : Dominic Bérubé
Les 3RV : la clé pour une bonne gestion à la maison
La gestion des matières résiduelles est évidemment un problème à grande échelle, mais nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour le régler. Pour les individus, une bonne gestion commence par les 3RV : la réduction à la source, le réemploi, le recyclage et la valorisation.
La réduction à la source part d’un principe simple : diminuer notre production de matières résiduelles. Le réemploi, pour sa part, c’est l’utilisation répétée d’un produit ou d’un emballage, sans modification de son apparence ou de ses propriétés, dans l’optique de prolonger la durée de vie des produits qu’on possède déjà.
Après tout, tel que nous le rappelle la , « le déchet le moins polluant et le plus facile à gérer n’est-il pas celui que l’on ne produit pas ? » Et pour ceux qu’on produit quand même, les bacs bleu et brun, tout comme l’application Ça va où ? de Recyc-Québec, sont là !
- Au bac bleu : contenants, emballages et imprimés
- Au bac brun : restes de table et autres matières compostables
- À l’écocentre : retailles de matériaux de construction et de rénovation résidentielles inutilisées, pneus, meubles endommagés, appareils électroménagers ou électroniques
- À la poubelle : déchets à envoyer à l’enfouissement