Doctorante en lettres à l’UQTR et administratrice à la Société des écrivain.e.s de la Mauricie, Anne-Marie Duquette est aussi adjointe à la direction générale au Sabord. Elle multiplie les réalisations ces dernières années, notamment avec la publication de son plus récent roman, le salué Les fleurs sauvages n’ont de sauvage que le nom.

 

Le titre de l’ouvrage provient de ce constat central que « les fleurs sauvages sont sauvages parce qu’on dit qu’elles le sont, sauvages, mais si on n’affirme pas qu’elles sont sauvages, elles ne seront pas vraiment sauvages ». Le personnage principal, Gamin, est à l’image des jardins en friche que la grande randonneuse et autrice affectionne tout particulièrement. Comme dans son roman précédent, Contre-temps (paru voilà 14 ans et gagnant du prix Sors de ta bulle), les considérations sur la forme étaient au premier plan pour l’écrivaine et offraient la possibilité de jeter des éclairages kaléidoscopiques sur son protagoniste : « la narration est omnisciente, mais elle change de focalisation. Elle permet de poser différents regards sur Gamin, de donner plus de corps à ce personnage. Si nous avions seulement accès à sa voix, on ne saurait que ce qu’il sent. On ne saurait pas qu’il est là, à quoi il ressemble, dans quel univers il s’inscrit. Il est vraiment orienté vers ses sens, alors cette approche fournit l’occasion de lui conférer une profondeur différente et de poser des regards normatifs/normés sur ce personnage un peu libre et un peu fou. »


MONTER LE GUET CONTRE LES OISEAUX
Les relations filiales, quoique atypiques, sont cruciales dans l’ouvrage et, AnneMarie Duquette le remarque avec un peu d’étonnement, elles occupaient déjà une place importante dans Contretemps, plus d’une décennie auparavant : « C’est un roman par fragments polyphoniques, on voit les gens de sa famille autour d’Emma. Dans Contretemps, elle parle de sa relation avec son frère. En s’adressant à lui, elle lui dit quelque chose comme : “Tu n’étais pas fait pour une vie parfaite et bien rangée, tu es fait pour les cabanes en forêt”. J’ai eu une révélation : le personnage de Gamin était déjà dans Contre-temps ! »

Dans Les fleurs sauvages n’ont de sauvage que le nom, il se retrouve comme « jeté dans le monde ». De lui-même, il se donne pour mission d’empêcher les oiseaux d’attaquer, de blesser les arbres. L’autrice précise : « Souvent, nous trouvons les oiseaux beaux et libres, mais pour Gamin, ce sont des menaces qui détruisent les arbres et qui font du mal. On les perçoit en général comme des êtres puérils et légers. Mais dans l’œil d’un oiseau, il y a une petite lueur provocante… Ce sont des dinosaures ! Et peu à peu, Gamin va se rendre compte que les oiseaux font partie de l’écosystème. »

 

LA RESPIRATION DU BOIS
Pour Anne-Marie Duquette, la forêt est une passion, tout comme sa faune et sa flore : « Au quotidien, je m’intéresse au climat québécois. On importe beaucoup de produits, mais on a beaucoup de richesses ici, que l’on connaît mal ou peu. J’ai un attrait pour la cuisine scandinave, dont les produits ressemblent beaucoup aux nôtres. Dans nos forêts boréales, on a des plantes insoupçonnées. » Plantes dont la croissance est régulée par le rythme des saisons, autre élément clé du roman : « On se synchronise au temps des saisons, au temps de la pluie versus la sécheresse. Il y a quelque chose de très lent aussi, qui m’interpelle beaucoup. C’est très proche de l’écriture, parce que pour moi, l’écriture est un temps long, un temps organique. » Et, d’une manière, un espace intemporel ?

 

UN FANTÔME DE CICATRICES
Pour l’écrivaine, il était essentiel qu’on ne puisse associer son intrigue à une époque trop précise ni à un territoire très déterminé. Elle explique : « Je ne voulais pas que le lieu et le temps soient trop ciblés, car je trouve que ça coupe certaines significations, certaines possibilités d’interprétation. Ça aurait trop circonscrit l’interprétation et ce n’est pas là que je voulais mettre l’accent, donc je n’ai pas mis de référents spécifiques. En même temps, je me suis inspirée de l’approche narrative d’Audrée Wilhelmy. J’aime sa façon flottante de plonger dans l’intemporalité du conte. »

Les fleurs sauvages n’ont de sauvage que le nom invite somptueusement lectrices et lecteurs à entrer en atmosphères de conte, à fuir malheurs et quotidien entre les « mains des conifères ». À accompagner Gamin qui, comme le lierre, meurt si, à la forêt, il ne peut s’attacher.

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