Lors d’une récente mêlée de presse, le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon nommait qu’il faudrait réduire de 50% le nombre de voitures qui roulent sur nos routes, ceci afin d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050 en affirmant « [qu’]il faut que les habitudes des consommateurs changent ». Lorsqu’on tente de modifier notre train-train, on doit faire un effort supplémentaire pour de se créer de nouveaux repères. Il faut donc de la motivation afin de modifier nos habitudes de consommation. Il existe également une autre solution: miser sur les citoyens de demain grâce à l’éducation au développement durable.
Le gouvernement du Québec est au fait de cette solution. D’ailleurs, en mars 2019, il a lancé un plan d’accompagnement intitulé L’éducation au développement durable qui s’adresse au personnel enseignant ainsi qu’aux conseillers et conseillères pédagogiques. Il s’agit d’un document divisé en trois parties qui permet de fournir des ressources aux enseignants et ainsi qu’ils soient « en mesure de soutenir les élèves dans la compréhension et dans l’application du concept de développement durable.»
Dans le premier volume du plan d’accompagnement, le ministère de l’Éducation reprend les termes de la Loi sur le développement durable. C’est un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. [Il] s’appuie sur une vision à long terme qui prend en considération le caractère indissociable des dimensions environnementale, économique et sociale des activités de développement ». On désire donc faire comprendre aux futures générations que l’environnement n’est pas qu’un simple problème vert, mais touche l’ensemble des instances d’une société.
Dans son plan d’accompagnement, le Ministère offre des idées d’actions possibles afin d’offrir une éducation au développement durable aux élèves d’âge préscolaire jusqu’au secondaire. Toutefois, le volet de développement durable est associé principalement aux sciences et technologies. Par exemple, dans le troisième volume, qui s’adresse principalement aux enseignants, le Ministère propose « des exemples d’intégration en éducation au développement durable». Parmi ceux-ci, on retrouve des thèmes comme l’énergie renouvelable, l’eau potable, les matières résiduelles, etc.
Le Ministère, à la toute dernière page du troisième volume, explique très brièvement que ces enseignements doivent être interactifs et être vus sous différentes formes ou approches. Il propose par exemple « la pédagogie par projet, l’étude de controverses environnementales, sociales et économiques, la pédagogie initiant à la pensée critique, la pédagogie axée sur l’expérimentation active, l’approche par résolution de problèmes et l’approche coopérative […] . » Il est donc conscient que de simplement donner des informations n’est pas suffisant. Toutefois, il ne propose aucun exemple d’activité possible afin de solliciter une réflexion collective.
« L’acquisition de connaissances sur le monde non-humain et ses processus de développement, ses jonctions avec l’usage qu’en fait notre société québécoise; l’apprentissage par le contact pour donner des clés sur les enjeux du développement durable et du pouvoir d’agir sont fondamentaux. » –Pascal Evans, conseiller en communications pour la Fondation Monique-Fitz-Back
Près de 80% des enseignant-es « ont déjà intégré l’éducation au développement durable, l’éducation relative à l’environnement ou l’éducation aux changements climatiques dans leur enseignement ». Cette donnée provient de la Déclaration annuelle de développement durable produite en 2023. Il porte sur plus de la moitié des écoles dans la province québécoise.
En revanche, ledit portrait comporte très peu de renseignements sur le contenu abordé en classe. Il porte davantage sur les comportements et les actions déjà prises dans les établissements scolaires. Par exemple, on questionne à propos du recyclage, du compost, de la vaisselle réutilisable dans la cafétéria, si les enseignants font des classes à l’extérieur, etc. Il est donc très difficile de dire si les ressources proposées par le gouvernement sont réellement mises en place.
La Gazette veut savoir !
Vous êtes enseignant-es ou à la direction d’un établissement scolaire ? Nous aimerions savoir si vous connaissez l’existence du plan d’accompagnement intitulé L’éducation au développement durable? Si oui, en quoi cet ouvrage vous a-t-il inspiré ou réorienté dans votre pratique? Contactez Anne-Sofie Bathalon par courriel au abathalon@gazettemauricie.com pour partager votre expérience.