L’industrie forestière revêt une importance historique majeure en Mauricie. Depuis environ 200 ans, elle constitue un moteur économique essentiel de la région. Aujourd’hui, alors que la conscience environnementale transforme les pratiques, des personnes impliquées dans le milieu comme Wisi Ossavu s’engagent à concilier développement économique et respect de la nature. Directeur général de l’Association forestière de la vallée du Saint-Maurice (AFVSM), il mise sur l’éducation, la concertation et le lien humain avec la forêt pour façonner un avenir plus durable.
Miser sur les travailleuses et travailleurs de demain
Pour favoriser cette transition, sensibiliser dès l’enfance s’avère une stratégie prometteuse. C’est d’ailleurs le mandat que s’est donné l’AFVSM : « Nous, on est orienté vers une gestion durable des forêts », affirme Wisi Ossavu.
La foresterie et la transformation des ressources naturelles demeurent des secteurs en demande. « Notre objectif, c’est d’intéresser les jeunes à la forêt et de les orienter vers les métiers de l’industrie forestière. Nous organisons beaucoup d’activités de sensibilisation pour démystifier les idées préconçues, par exemple sur les stratégies durables de la coupe d’arbres », explique le directeur général.
Ainsi, l’organisme à but non lucratif travaille en collaboration avec l’industrie et les instances gouvernementales, entre autres en organisant des salons de l’emploi forestier ou en élaborant des activités destinées aux écoles. Il propose également des initiatives à l’intention du grand public. Finalement, l’un de ses objectifs est de « trouver une façon d’avoir un leadership » en réunissant l’ensemble des intervenant-es du secteur forestier afin de développer une vision commune.
Une carrière guidée par l’environnement
Originaire du Gabon, en Afrique centrale, Wisi Ossavu est arrivé au Québec, plus précisément en Mauricie, en 2001. « Je voulais aller étudier en Amérique du Nord, mais je voulais absolument étudier en français », raconte-t-il. « Je m’en souviens comme si c’était hier : je suis arrivé le 19 décembre, en pleine tempête. Dès que les portes automatiques se sont ouvertes, ça m’a pris quelques minutes pour réaliser que c’était complètement différent ici », dit-il en souriant.
Il entreprend alors des études à l’Université du Québec à Trois-Rivières, où il obtient un baccalauréat en biologie médicale puis une maîtrise en environnement. Il entame sa carrière dans une entreprise liée au développement durable, d’abord comme bénévole, puis comme employé. Il acquiert ensuite de l’expérience dans différents domaines, notamment au sein d’organismes de bassins versants, en consultation en développement durable ainsi que comme entrepreneur en mettant au point des filtres pour traiter l’eau.
Il occupe ensuite le poste de chef de service en santé environnementale au CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec, où il est appelé à gérer plusieurs dossiers, notamment durant la pandémie de COVID-19. Dans ce contexte exigeant, il offre un soutien constant à ses collègues et mobilise sa créativité pour surmonter les nombreux défis. Fort de ce parcours diversifié, il choisit, après la pandémie, de se réorienter professionnellement. Son bagage d’expériences complémentaires le mène au poste de directeur général de l’AFVSM, comme une suite logique de son cheminement.
Préserver le calme
Lorsqu’on rencontre une personne comme Wisi Ossavu, on peut constater que le lien entre l’être humain et son environnement est important. « Dans mes premières années au Québec, la forêt m’a offert des moments de répit. La forêt, c’est là qu’est le calme. Et c’est ce calme qu’il faut préserver. »
Selon lui, il est impensable qu’une personne puisse arriver seule à protéger la forêt. La solution réside dans la force du collectif et dans la concertation. Il ajoute : « Ce côté humain, ce côté de mettre en place des choses, d’écouter les gens, d’écouter ce qu’ils ont à dire et d’entendre leur vision des choses, c’est ce que je considère comme l’une des plus belles richesses. » En terminant, il explique qu’il aimerait laisser sa marque à l’AFVSM en ayant poussé plus loin ce volet de concertation au sein de l’Association.