Des citoyens participent à une activité artistique de co-création qui débute par une promenade au boisé de la rivière Millette, à Trois-Rivières. Photo : Valérie Delage.

Le regain d’intérêt pour les activités en nature avec la pandémie de COVID-19 n’a pas seulement touché les parcs nationaux et urbains. Des lieux qui ne sont pas officiellement identifiés en tant qu’espaces naturels ou protégés sont plus fréquentés que jamais. 

Sylvie Miaux, professeure titulaire au Département d’Études en loisir, culture et tourisme à l’UQTR nomme ces lieux des « espaces naturels de loisir informels. » Elle est la co-porteuse, avec sa collègue Julie Fortier, la Fondation Trois-Rivières durable et l’organisme Piliers verts, d’un projet de recherche sur le sujet.

Vécu citoyen au boisé de la rivière Millette

Depuis plusieurs années, les résidents des quartiers entourant le boisé de la rivière Millette montrent une volonté collective de le mettre en valeur comme espace de loisirs.  À cet égard, des corvées de nettoyage ont été réalisées et des sentiers ont été balisés. La ville de Trois-Rivières soutient la démarche de ces citoyens depuis 2016, bien que ce lieu ne soit que partiellement protégé pour cet usage. La recherche menée par Sylvie Miaux et ses co-porteuses de projet vise à comprendre comment les gens utilisent le boisé, mais aussi comment ils « le vivent ». L’idée est de marier le savoir citoyen qui relève des expériences personnelles au savoir scientifique universitaire.

Co-création artistique

Pour ce faire, l’équipe a organisé au cours de l’été des ateliers de co-création artistique, rassemblant des personnes qui fréquentent le boisé de la rivière Millette et un artiste médiateur, Javier Escamilla Hernandez. À travers la création de peintures et de pyrogravures sur des rondelles de bois, l’art sert à « faire ressortir la relation privilégiée que les citoyens entretiennent avec le boisé » explique Sylvie Miaux.

Le rôle de l’artiste médiateur est de guider la concertation. « L’art, par définition, vient du côté sensible que nous avons, explique Javier Escamilla Hernandez. On va donc parcourir les sentiers et ensuite on fait une réunion pour échanger sur ce que nous avons ressenti, afin que la sensation vécue touche les autres personnes. L’émotion est en soi une ouverture vers une meilleure connaissance du milieu. » La création artistique vient ensuite confirmer la sensibilité et les connaissances à l’intérieur d’un savoir-faire développé en groupe. « Ce n’est pas un cours d’art, ajoute M. Escamilla, la démarche vise plutôt à développer les habitudes de co-création. »

Histoires de vie et paysage sensoriel

Sylvie Miaux récolte aussi des histoires de vie en accompagnant des citoyens en promenade dans le boisé avec son équipement audio et vidéo. « Les participants me parlent de leur lien avec le lieu, de la façon qu’ils l’ont connu, comment ils l’utilisent, qu’est-ce qu’ils voyaient avant, ce qui a changé, ce qu’ils aiment, quels sont leurs liens d’attache par rapport au lieu. » D’autres recherches sur le paysage sensoriel sont réalisées en parallèle et des ateliers de discussion sont aussi organisés. « Toutes ces données vont être analysées, et on va voir ce qui se recoupe, indique Sylvie Miaux. On veut comprendre pourquoi les gens s’attachent autant à ces espaces pour faire ressortir l’élément social dans toute sa complexité. » Valérie Delage, co-porteuse du projet précise : « On veut intégrer la valeur sociale dans la valeur écologique des boisés urbains. Par exemple, même si un milieu avait moins d’intérêt écologique, l’intérêt social pourrait nous porter à vouloir tout de même le préserver », fait-elle valoir.

La beauté de l’informel

Les citoyens entretiennent des attentes vis-à-vis de la ville afin que les espaces naturels informels qu’ils fréquentent soient reconnus et préservés. Faut-il pour autant qu’ils deviennent officiels ? Sylvie Miaux ne souhaite pas nécessairement une transformation de ces espaces. « Il y a une richesse dans le côté informel de ces lieux, estime-t-elle. On espère trouver à travers cette recherche-là des moyens de les préserver, sans pour autant les formaliser, » souligne la chercheure. Elle insiste sur l’importance que les citoyens puissent continuer à agir sur ces espaces. « Pour les loisirs, souvent on pense aux parcs urbains avec des gros équipements [gérés par la ville], mais parfois on a juste besoin d’un endroit en ville où prendre une marche et respirer », dit-elle.

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