Jimmy Chabot, mai 2019

En mars dernier, au Congrès national du commerce équitable, Trois-Rivières ville équitable, projet mis en branle par le Comité de Solidarité / Trois-Rivières, en collaboration avec plusieurs entreprises locales et la Ville de Trois-Rivières, s’est vu recevoir deux des quatorze prix Fairtrade remis lors du congrès : Ville équitable de l’année et Évènement équitable de l’année (pour la Vente trottoir).

Si plusieurs connaissent le concept du commerce équitable, il n’est pas encore acquis, pour la majorité, de connaitre l’impact réel qu’entraîne ce phénomène. Comme le définit l’Association québécoise du commerce équitable, il s’agit d’un « partenariat commercial  basé sur le dialogue, la transparence et le respect, qui recherche une plus grande équité dans le commerce international ». Si cette définition peut sembler absconse, voici des comparaisons qui pourront éclairer l’importance d’une telle certification.

Le commerce équitable favorise des liens plus direct entre les producteurs et les consommateurs.

Nestlé, la corporation

Prenons à titre d’exemple le géant agroalimentaire Nestlé. Sans s’étendre sur le sujet des nombreuses actions internationales très douteuses que cette corporation a mises de l’avant et pour lesquelles elle a été trouvée coupable, nous pouvons en dénombrer deux en particulier nous permettant de bien comprendre pourquoi il est préférable d’opter pour le commerce équitable.

D’abord, comme le rapportait le quotidien français La Croix en 2002, Nestlé « demande à l’Ethiopie la somme de 6 millions de dollars, en compensation de la nationalisation, en 1975, […] de la filiale locale d’une société allemande [qu’elle] a rachetée par la suite. » Malgré la chute du régime révolutionnaire ayant nationalisé l’entreprise en question, et malgré le fait que la réclamation ne s’agissait que de « 0,007 % de son chiffre d’affaires », qui aujourd’hui s’élève à 91 milliards, la première puissance mondiale corporative de l’industrie agroalimentaire ne s’est pas empêchée de taxer ce pays vivant une famine qui s’étirait depuis des dizaines d’années.

Tel que rapporté par le journal Le Monde, « selon la fondation Initiative internationale pour le cacao (ICI), une organisation créée par l’industrie du chocolat pour lutter contre le travail des enfants dans la filière, entre 300 000 et un million d’enfants travaillent dans le cacao ivoirien, allant de la contribution occasionnelle au travail forcé. » Si, au moins, l’entreprise internationale avouait ses torts et ne tentait pas de se servir de son statut puissant pour s’en sortir indemne, nous pourrions y voir une tentative d’amélioration et de considération pour ses travailleuses et travailleurs, mais, indéniablement, la volonté de Nestlé de faire des profits est supérieure à leur intention de respecter les droits humains.

Opter pour l’équitable

Tous ces exemples reliés à cette corporation, qui n’est qu’une parmi tant d’autres, montrent clairement que les dirigeants de Nestlé n’ont pas de respect envers les enfants, les travailleurs, les états et leurs ressources. Il devient alors clair que consommer équitable est une alternative souhaitable et respectueuse au niveau international. Bien qu’il demeure difficile de saisir l’impact du consommateur à l’international et qu’il est encore plus ardu de concevoir que le peu de frais supplémentaires qu’occasionnent les produits équitables peuvent avoir un impact extrêmement bénéfique sur les conditions des gens dans le Sud, dites-vous qu’au moins, vous n’encouragez pas Nestlé.

 

Commentaires

Je m'abonne à l'infolettre

« * » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Je m'abonne à l'infolettre