Julie Verreault, janvier 2017
La vitalité culturelle de la région doit beaucoup à des gens engagés et bénévoles. Le théâtre local en représente un bon exemple. D’entrée de jeu, soyons clairs. Le théâtre en région, ce n’est pas de l’amateurisme ni le pâle reflet de « vraies » compagnies de théâtre. Bien au contraire.
Depuis plusieurs années, j’ai la chance de suivre la scène théâtrale locale en Mauricie et en Estrie, tout comme ce qui se fait dans les grandes compagnies de Montréal. Le public de la Mauricie est brillamment desservi et n’a rien à envier à personne, pas même aux plus grandes productions. Les pièces sont percutantes et le jeu excellent. Bien sûr, les compagnies locales ne dépensent pas les mêmes budgets pour de grandioses décors, mais l’essentiel y est bien présent et nous transporte dans l’imaginaire de la pièce.
Cet automne, j’ai eu l’occasion d’assister à l’excellente pièce Fragments de mensonges inutiles de Michel Tremblay sous la mise en scène de Guylaine Pruneau et présentée par le Théâtre des Nouveaux Compagnons (TNC). J’y avais amené ma fille de 14 ans, qu’on ne croirait pas pouvoir convaincre avec une proposition théâtrale somme toute assez dépouillée. À la fin de la pièce, elle s’est pourtant exclamée : « C’est exactement ça!», en parlant des difficultés d’un adolescent à se tailler sa place et à communiquer avec les adultes. Elle et moi avons été touchées par la justesse du jeu et la pertinence du propos. Et c’est là que résident toute la magie et l’importance de cet art.
LA TROUPE
Quelle n’a pas été ma surprise d’apprendre que le TNC est la plus ancienne compagnie de théâtre francophone en Amérique du Nord. En effet, elle célébrera ses cent ans en 2020. C’est donc dire qu’elle a su plaire au public pendant toutes ces décennies. La compagnie compte bien marquer le coup de façon spéciale et formera prochainement un comité à cet effet. Un appel aux bénévoles est lancé!
Bon an mal an, la compagnie présente trois pièces différentes. Selon Benoit Pruneau, responsable des communications, la compagnie attache une grande importance à donner sa chance aux nouveaux acteurs, et est centrée sur le plaisir de jouer. Chaque pièce compte toujours au moins un nouvel acteur, entouré d’acteurs d’expérience. Le choix des pièces, très différentes les unes des autres, permet, tant aux acteurs qu’au public, de s’initier à différents styles et à différents auteurs.
À VENIR EN 2017
La prochaine pièce, La noce, sera présentée du 19 au 21 janvier 2017 à la salle Louis-Philippe-Poisson de la Maison de la culture de Trois-Rivières. Il s’agit d’une pièce de Robert Duparc, dans une mise en scène de Stéphane Bélanger. Les Noiseux viennent de marier leur fille. Les familles des mariés prennent place à la table d’honneur. Le grand melting-pot des comportements humains mijote et la marmite familiale éclate dans la joie et l’ivresse de l’alcool. Misérabilisme, bêtise, intolérance, jalousie et cruauté constituent une joyeuse bouillabaisse.
Pour clore sa saison, le TNC présentera deux pièces de Molière, Les précieuses ridicules et Médecin malgré lui, dans une mise en scène de Stéphane Bélanger et de Martin Bergeron. Les deux pièces seront à l’affiche du 30 mars au 8 avril 2016 à la salle Anaïs-Allard-Rousseau.