Carol-Ann Rouillard, avril 2019 La légalisation de la profession sage-femme au Québec est le résultat de revendications et de mobilisations de la part de parents qui souhaitaient pouvoir choisir un suivi de grossesse différent. Des consultations plus longues, la possibilité de choisir le lieu d’accouchement (la maison de naissance, le domicile ou l’hôpital), une plus grande place accordée à la famille de la femme enceinte et l’établissement d’une relation de confiance entre les sages-femmes et les femmes enceintes sont des éléments qui sont au cœur de l’approche proposée.sage-femmes manifestationLe 15 mars dernier, 7 étudiantes sage-femmes ont participé à la marche La planète s’invite à l’université et ont respecté le mandat de grève voté en assemblée générale extraordinaire de l’Association générale des étudiants et étudiantes de l’UQTR. En se faisant, elles ont ainsi décidé de ne pas se présenter à leur examen. Cet examen était maintenu; l’administration de l’université n’ayant pas reconnu le mandat de grève. Aujourd’hui, les enseignantes et l’UQTR refusent de permettre aux étudiantes sage-femmes de reprendre leur examen. Cela les place dans une situation d’échec. Elles devraient donc attendre un an pour pouvoir compléter leur formation alors qu’il y a une pénurie de sage-femmes. L’Association des étudiantes sage-femmes a lancé une pétition en soutien aux 7 étudiantes visées par cette décision. Vous pouvez la signer ici:

SIGNEZ LA PÉTITION

Selon Andrée Rivard, chargée de cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières et spécialiste de l’histoire de l’accouchement, la légalisation de la profession sage-femme est née d’un souhait d’avoir des spécialistes qui mobiliseraient les principes féministes en santé, en misant entre autres sur une relation égalitaire avec les femmes enceintes et en plaçant l’empowerment, c’est-à-dire en reconnaissant le droit des femmes de choisir et d’agir selon leurs intérêts, au centre de leur suivi. Certes, l’aspect sécurité fait peur à plusieurs. Il est vrai que les taux de mortalité – autant celui des femmes que celui des bébés – ont beaucoup diminué avec la médicalisation des accouchements au 20e siècle. Et fort heureusement! Mais ces avancées et la (sur)médicalisation de la grossesse et de l’accouchement nous ont fait oublier qu’il s’agit de processus normaux qui, dans bien des cas, se déroulent sans complications majeures. Choisir d’accoucher avec une sage-femme dans le Québec d’aujourd’hui ne veut pas dire que l’on recule de 200 ans en ce qui concerne la sécurité. Dans les faits, les projets pilotes qui ont précédé la légalisation de la profession ont démontré une réduction de certaines interventions comme les césariennes et l’épisiotomie. Quelle bonne nouvelle! Être accompagnée de personnes compétentes qui peuvent intervenir lors de complications, oui. Mais trop intervenir quand la sécurité n’est pas en jeu au point d’en oublier les besoins et la santé psychologique des futures mères, c’est un problème. Évidemment, des femmes vivent de très belles histoires et sont très bien écoutées et se sentent respectées lorsqu’elles choisissent un suivi plus traditionnel avec des gynécologues ou des médecins de famille. Mais le suivi sage-femme a un petit quelque chose de particulier. Le fait de disposer d’une heure à chaque rencontre – au lieu des 15 minutes qu’offrent certains ou certaines gynécologues –, de même que la présence d’une sage-femme connue et de confiance à l’accouchement y contribuent certainement. Beaucoup de pères se disent aussi heureux du suivi pour l’intérêt et la place qu’on leur a accordée dans le processus. Cette relation particulière comporte aussi des avantages pour les professionnelles. Dans le cadre de la négociation de leur plus récente convention collective, une page Facebook remplie de témoignages de parents qui racontaient l’histoire de la naissance de leur enfant, pendant les heures de garde d’une sage-femme, a été créée. Plusieurs parents sont également sortis militer dans les rues à leurs côtés et les ont accompagnées lors de différentes actions de mobilisation. Le petit « plus » de l’approche sage-femme s’est ainsi transformé en un superbe outil de mobilisation.

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