Dans un contexte où l’action gouvernementale est trop modeste pour faire face à l’enjeu environnemental le plus criant de l’histoire de l’humanité et que les gestes individuels ne suffisent pas, que nous reste-t-il à faire ?

Il est clair que les efforts promis à la mi-novembre dans le projet de loi climatique de Justin Trudeau (projet de loi C-12) et le Plan pour une économie verte de François Legault ne sont pas à la hauteur des recommandations des scientifiques pour éviter un emballement climatique qui aura des conséquences irréversibles sur notre société.

Le projet de loi fédéral ne remet pas en question l’industrie des sables bitumineux, l’une des principales émettrices de gaz à effet de serre (GES) au pays. Il fixe une première cible à respecter seulement dans 10 ans et mise sur la plantation d’arbres et la séquestration du carbone pour atteindre une « carboneutralité » en 2030.

Le gouvernement Legault, pour sa part, admet lui-même que les mesures annoncées, qui visent principalement l’électrification du secteur des transports, seront insuffisantes pour conduire le Québec vers l’atteinte de sa cible de réduction des GES de 37,5 % d’ici 2030, par rapport à 1990.

Ça ne va pas bien aller

Peu importe qu’à une époque prépandémique pas si lointaine des centaines de milliers de personnes marchaient dans les rues pour revendiquer des décisions rigoureuses en matière de climat. Aucun gouvernement, qu’il soit provincial ou fédéral, n’a jamais atteint une de ses cibles de réduction de GES. Le décalage des politiques face au plus grand défi de l’humanité nous permet de comprendre une chose fondamentale : les gouvernements ne bougeront finalement que devant une véritable catastrophe impliquant des vies humaines.

Parallèlement, le milieu écologiste nous a habitués à l’espoir, au positivisme, aux visions de « demain » et aux petits gestes de colibris. Ces histoires entretiennent le déni collectif devant l’immense virage et les concessions sur notre confort que requerrait l’abandon des systèmes de pouvoir économique basés sur les combustibles fossiles.

Regardons désormais la réalité en face : au rythme où nous avançons, nous sommes sur le point d’être les spectateurs oisifs de la plus grande débâcle environnementale de l’histoire. Le réchauffement climatique combiné à l’effondrement de la biodiversité (la 6e extinction de masse) provoquera des impacts sociaux jamais vus, notamment le déplacement ou le décès de milliards d’êtres humains.

Dans ce contexte, ne vaudrait-il pas mieux cesser de s’illusionner sur le fait que le changement pourrait venir des élus et tenter plutôt de nous organiser collectivement devant le changement inévitable de nos conditions d’existence ?

Des qualités humaines devant l’adversité

La société actuelle, et le capitalisme marchand qui la dicte, a été construite sur la prémisse que nous sommes des êtres de compétition et que la « loi du plus fort » règne. Or, les biologistes observent que dans la nature, les espèces qui survivent le mieux aux conditions difficiles sont celles qui s’entraident et coopèrent. C’est du moins le constat que font les auteurs de l’essai « L’entraide, l’autre loi de la jungle ».

Au stade où nous en sommes, la seule lueur d’espoir de changement résiderait donc dans les qualités humaines que pourraient faire ressortir les catastrophes à venir. Généralement, face à l’adversité que posent des événements comme les canicules, les verglas, les ouragans ou les inondations, on se « serre les coudes » et on s’entraide pour inventer des solutions et tenter de nous sortir du pétrin.

Par leur indifférence et leur manque d’engagement face au dérèglement climatique, les élus font en sorte que nous aurons à affronter l’adversité bientôt, et dans l’urgence. Il nous reste à espérer que les difficultés à venir feront ressortir le meilleur de l’être humain et ses qualités de créativité, de solidarité et de coopération.

Avec un peu de chance, c’est cela qui nous permettra peut-être enfin de réinventer un mode de vie qui respecte mieux les limites planétaires. Ce qui n’empêche pas qu’ultimement, il faudrait aussi élire des gouvernements qui prennent au sérieux la question climatique.

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