Caroline Ricard
enseignante à la Commission scolaire du Chemin-du-Roy
L’éducation relative à l’environnement (ERE) vous connaissez ? Initiative scolaire qui m’inspire comme enseignante, elle m’invite à jouer un rôle d’éducatrice et à favoriser le développement de qualités d’être et de valeurs jugées profitables pour la société. La mission de l’école consiste à former les citoyens de demain, à les rendre capables d’interagir harmonieusement avec leur milieu et à les préparer « à mieux relever les défis auxquels ils devront faire face » (PFÉQ, 2006, p. 2). Or, comment y parvenir sans permettre aux enfants de s’ancrer plus consciemment dans leur monde vis-à-vis eux-mêmes, les autres et leur milieu de vie… la Terre ?
Un certain nombre de programmes et d’organismes s’emploient activement à favoriser ce développement. Par exemple, les Établissements verts Brundtland[1] , la Fondation Monique Fitz-Back[2] et le Réseau In-Terre-Actif[3] soutiennent les enseignants dans leurs efforts pour former des citoyens soucieux notamment de bâtir un monde plus démocratique, écologique, solidaire et pacifique. L’UNESCO[4] (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) propose pour sa part d’explorer des thématiques annuelles et/ou de célébrer diverses journées mondiales venant appuyer le développement de qualités d’être et de la sensibilité au vivant, tandis que la Fondation David Suzuki[5] met à la disposition des enseignants une série de guides pédagogiques leur permettant de mettre la nature au cœur de leur enseignement.
Des chercheurs de l’Université Harvard[6], estimant qu’il est plus important de développer la bienveillance chez nos enfants que de les inciter à chercher leur bonheur personnel avant tout, nous invitent à adopter de nouvelles pratiques. ParticipAction[7] fait, de son côté, la promotion de la gestion des risques par opposition à la simple recherche de la sécurité, qui entrave l’autonomie, la réflexion, le développement des potentiels, l’estime de soi et l’entraide. De même, Richard Louv[8], auteur de Last Child in the Wood, François Cardinal[9] auteur de Perdus sans la nature, la Fondation David Suzuki[10] et plusieurs chercheurs tels Point et Degas[11] (2015) insistent sur l’importance du jeu libre à l’extérieur et du retour à la nature pour assurer un développement complet.
Axée sur la promotion du mieux « vivre ensemble sur Terre » (Lovelock, 1986), la compréhension de la vie et, partant, le développement d’une culture scientifique de qualité, l’ERE m’aide à construire du sens et de la pertinence dans mon enseignement. Convaincue avec Sénèque que « C’est la vie qui nous apprend et non l’école », je fais une place de choix au vivant dans ma classe. Mais comme le dit le proverbe africain : il faut tout un village pour élever un enfant! L’école a aussi besoin de vous!
Sources:
[1] http://evb.lacsq.org
[2] http://fondationmf.ca
[3] http://www.in-terre-actif.com
[4] http://fr.unesco.org
[5] http://www.davidsuzuki.org/fr/ce-que-vous-pouvez-faire/nos-liens-avec-la-nature/
[6] http://www.demotivateur.fr/article-buzz/5-petits-conseils-pour-que-vos-enfants-deviennent-des-gens-bien–2480
[7] http://www.participaction.com/sites/default/files/downloads/Participaction%20-%202015%20Position%20Jeu%20Activ%20Exterieur-%20FR.pdf
[8] http://lelecteur.ca/richard-louv-the-last-child-in-the-woods/
[9] http://www.espaces.ca/articles/actualites/512-francois-cardinal-perdus-sans-la-nature
[10] http://www.davidsuzuki.org/fr/blogues/la-science-en-action/2016/04/la-nature-apaise-le-cerveau-et-guerit-le-corps/
[11] Jouer pour apprendre en petite enfance. MOOC (Cours en ligne ouverts aux masses). Université du Québec à Trois-Rivières. Repéré à https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/ public/gscw030?owa_no_site=1318, consulté le 20 novembre 2015