
Suggestions de nos libraires – Librairie Poirier – Culture
Eul’ Blond, Bryan Perro, ADA éditions
C’est à cheval entre l’enfance et l’âge adulte que Bryan Perro, surnommé Eul’ Blond, parcourt le marathon de Montréal sous la gouverne de son patriarche, le grand gnou. À travers le récit de cette aventure aussi traumatique qu’initiatique, l’auteur nous partage des bribes de sa jeunesse à Shawinigan. Tiraillé entre la volonté d’acquérir le respect de son géniteur et celle de s’émanciper hors du troupeau, le jeune gaou subit silencieusement les entrainements autoritaires et les leçons de piano. Isolé dans son monde intérieur, déchiré par la solitude et la séparation de ses parents, son imagination devient sa seule porte de sortie. Heureusement, il y a aussi les Pif Gadget et les airs de KISS. Au fil des kilomètres, Eul’ Blond entame un voyage intérieur, plongeant au fond de ses souvenirs afin d’affronter sa plus grande peur, le grand gnou, le chef du troupeau. Au bout de 21 kilomètres, le demi-marathon est complété et le jeune gaou court toujours, quelle sera l’issue de la grande migration ?
par Laurence Primeau, librairie Poirier
Dæmons et merveilles en deux trilogies
L’auteur britannique Phillip Pullman publie La communauté des esprits, second tome de la Trilogie de la poussière. C’est l’occasion de revenir sur les aventures de Lyra, commencées dans son précédent opus.
Dans À la croisée des mondes, trilogie parue entre 1995 et 2000, Phillip Pullman a créé un univers merveilleux, complexe et parfaitement cohérent; un monde parallèle, à la fois semblable et différent du nôtre. Dans ce lieu, l’âme de chaque personne s’incarne en un animal que l’on appelle « dæmon ».
Le personnage central de cette histoire est une jeune fille de 12 ans prénommée Lyra, dont le dæmon s’appelle Pantalaimon. Orpheline, elle a grandi dans un collège d’Oxford élevée par les érudits qui ont juré de la protéger. Lorsque l’histoire commence, elle quitte la ville avec la mystérieuse Mme Coulter qui promet de l’emmener dans le Nord. Mais au même moment, Roger, son meilleur ami, est enlevé et Lyra n’aura de cesse de le retrouver. Pour y arriver, elle aura besoin de l’aide de gitans, de sorcières et d’un ours polaire. Ainsi commencent les aventures de notre héroïne.
Vingt ans après cette lecture qui m’avait happée, j’ai retrouvé avec un immense bonheur l’univers riche et envoûtant de Pullman à travers les deux premiers tomes de sa nouvelle série intitulée Trilogie de la poussière.
La Belle Sauvage commence quelques années avant les évènements d’À la croisée des mondes. Lyra et Pan n’ont que quelques mois, mais leur vie est déjà menacée. C’est à Malcom, 11 ans, et Alice, 16 ans, que reviendra la responsabilité de veiller sur la fillette. Ils devront faire preuve de débrouillardise et de courage pour empêcher ceux qui les pourchassent d’enlever Lyra, mais aussi pour la sauver du déluge qui s’abat sur le pays. La Belle Sauvage, le canoë de Malcom, sera leur planche de salut.
Dans La communauté des esprits, second volet paru ce mois-ci, Lyra a 20 ans et étudie à Oxford. Comme bien des jeunes adultes, elle remet tout en question. Sa relation avec Pan est si tendue qu’il décide de la quitter, un geste extrême et absolument tabou. Pour retrouver son dæmon, la jeune femme devra s’engager dans un dangereux périple vers l’Asie. Mais sans dæmon, elle inspire la méfiance et risque constamment d’être la cible de violences. Il lui faudra faire preuve d’inventivité et de résilience pour accomplir ce voyage. Heureusement, des âmes bienveillantes veillent toujours sur elle.
par Louise Ferland, librairie Poirier
Méduse, Martine Desjardins, Éditions Alto
Quelle fable étrange, fondamentale, sombre et lumineuse, où l’on suit Méduse, accablée de Monstruosités à la place des yeux, subissant la haine et la honte de sa famille. Elle sera placée dans un institut subventionné par des bienfaiteurs. Une sorte de Cendrillon à saveur mythologique et féministe. Une écriture incisive et baroque. Parfait pour être transporté complètement ailleurs en gardant juste ce qu’il faut de contact avec la réalité.
par Isabelle Ayotte – La Gazette de la Mauricie