Le 17 mai est la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, chapeautée au Québec par la fondation Émergence. Dans le cadre de cette journée et compte tenu des récents reculs des droits des personnes LGBTQIA2S+ aux États-Unis, voici plusieurs suggestions d’œuvres créées par des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre qui mettent de l’avant des récits de la communauté LGBTQIA2S+.
1. Pre-Drink (2017)
Réalisation : Marc-Antoine Lemire
Scénario : Marc-Antoine Lemire
Interprétation : Alex Trahan, Pascale Drevillon
Le court-métrage québécois Pre-Drink a créé un fort engouement lors de sa sortie, récoltant entre autres le prix du meilleur court-métrage canadien au TIFF en 2017. D’une durée de 23 minutes, le film suit Alexe, jeune femme trans (interprétée par une actrice trans), ainsi que son ami de longue date, Carl, un jeune homme gai. En se préparant à aller à une soirée avec des connaissances communes, les deux protagonistes apprivoisent de nouvelles réalités et se rapprochent. Court-métrage tendre, électrisant et nécessaire. Mise en garde : scènes de nudité et de sexualité.
2. The Watermelon Woman (1996)
Réalisation : Cheryl Dunye
Scénario : Cheryl Dunye
Interprétation : Cheryl Dunye, Guinevere Turner, Valerie Walker
Tout premier film réalisé par une femme afrodescendante ouvertement lesbienne, The Watermelon Woman est considéré comme l’une des œuvres pionnières du cinéma queer. Sous une forme hybride, mi-documentaire, mi-fiction, ce film met en vedette Cheryl Dunye dans un récit autofictionnel sur la vie d’une lesbienne afrodescendante vingtenaire qui travaille dans un club vidéo. C’est un exposé sensible tout à fait personnel et attachant sur l’amitié, les relations lesbiennes interraciales ainsi que les stéréotypes relatifs aux femmes afrodescendantes dans le cinéma.
3. Moonlight (2016)
Réalisation : Barry Jenkins
Scénario : Barry Jenkins, Tarell Alvin McCrany
Interprétation : Trevante Rhodes, André Holland, Ashton Sanders
Grâce à sa signature très délicate – ou en dépit d’elle, Barry Jenkins s’impose comme réalisateur dans le cinéma américain actuel. Gagnant du prix du meilleur film aux Oscars de 2017, Moonlight tisse l’épopée biographique de Chiron, un jeune afrodescendant gai, dans trois phases charnières de sa vie : l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte. Avec ce film, Jenkins contribue à briser le silence entourant la réalité des hommes afrodescendants queer, qui vivent une stigmatisation particulièrement violente.
4. Rafiki (2018)
Réalisation : Wanuri Kahiu
Scénario : Wanuri Kahiu, Jenna Cato Bass
Interprétation : Samantha Mugatsia, Sheila Munyiva
La réalisatrice kényane Wanuri Kahiu a créé une onde de choc lors de la création de son long-métrage Rafiki, qui met en scène la relation amoureuse de deux adolescentes, car l’homosexualité est encore criminalisée dans son pays. D’abord interdit de diffusion au Kenya, le film sera ensuite projeté en salles pendant une semaine seulement afin de le rendre admissible aux Oscars. Tourné en swahili et teinté de couleurs bonbon, ce film ne tombe toutefois pas dans la naïveté. Les interprètes principales Samantha Mugatsia et Sheila Munyiva sont lumineuses dans leur rôle – et courageuses en tant qu’artistes.
Pour voir d’autres suggestions cinéma, cliquez ici
5. Tom à la ferme (2013)
Réalisation : Xavier Dolan
Scénario : Michel Marc Bouchard, Xavier Dolan
Interprétation : Xavier Dolan, Pierre-Yves Cardinal, Lise Roy, Evelyne Brochu
Impossible de dresser une liste de suggestions cinématographiques queer sans y inclure une œuvre de Dolan. Tom à la ferme est une adaptation de la pièce de théâtre du même nom écrite par Michel Marc Bouchard. Xavier Dolan y interprète Tom, qui se rend dans la famille de son copain récemment décédé pour assister aux funérailles. S’ensuivent des tensions et des non-dits avec des membres de la famille, qui culminent en un crescendo de violence. Un film dur, froid, d’une grande puissance.
6. C.R.A.Z.Y. (2005)
Réalisation : Jean-Marc Vallée
Scénario : Jean-Marc Vallée, François Boulay
Interprétation : Marc-André Grondin, Michel Côté, Danielle Proulx
Nul besoin de réitérer l’importance de C.R.A.Z.Y. dans le paysage cinématographique québécois, mais on parle rarement de l’effet qu’a eu ce film sur la communauté LGBTQ+ de la province. En portant à l’écran le récit inspiré de la vie du co-scénariste du film et ami de Vallée, François Boulay, C.R.A.Z.Y. a permis d’amplifier la voix d’un personnage gai québécois à une époque où on n’en entendait pratiquement pas. Un film qui a ouvert la voie aux Xavier Dolan de ce monde.