Premier janvier 2025, une nouvelle année qui commence. Espoir, inquiétude, quel avenir pour nous ? Pour la démocratie, pour l’humanité, le vivre-ensemble ? À commencer par cette femme qui accouche dans la neige, sur un trottoir au centre-ville de Trois-Rivières. Comment a-t-on pu en arriver là ? L’itinérance crée déjà une fracture sociale : d’un côté, celles et ceux qui trainent leur vie dans un panier d’épicerie et de l’autre, nous, qui les contournons en sortant de cette même épicerie, ou qui leur donnons quelques pièces de monnaie et un regard qu’on souhaite humain. Ajoutez à la situation de cette itinérante le fait d’être une femme, donc probablement plus vulnérable physiquement. On se dit qu’il y a des ressources, mais encore faut-il que le lien se fasse entre les ressources et les femmes qui en ont besoin. Pour cela, les femmes doivent accepter de demander de l’aide. Pour cela il faut qu’elles y voient une issue, une possibilité de mieux-être. Combien de femmes restent dans un milieu violent, justement pour ne pas se retrouver à la rue ?

Conséquence de la pandémie, le déplacement de populations vers les régions, dont Trois-Rivières, a provoqué des hausses de loyers et la baisse de disponibilité de logements, celle-ci étant accentuée par la lenteur des programmes de réalisation de logements sociaux. D’où l’itinérance galopante.

Le manque de logements accessibles est aussi une conséquence de la spéculation immobilière, ce qui n’arriverait pas si le logement était exclu du libre marché. Des gens ont commencé à mettre la main sur des immeubles locatifs pas chers, y ont augmenté les loyers qui, c’est vrai, étaient assez bas parce que les constructions sont anciennes et les locataires fidèles. Hausses considérables de loyers, évictions, intimidation, menaces, ou, au contraire, offres alléchantes qu’une personne en situation de précarité refusera difficilement, avec pour conséquence, une fois l’argent dépensé, le risque d’itinérance. Des reprises-expulsions pas toujours justifiées et la popularité des Airbnb ont aussi influencé cette accélération de l’itinérance.

C’est fou de constater qu’un homme lance une phrase qui ressemble à une menace, et tout le pays se mobilise pour contrer d’éventuels tarifs. Alors qu’une femme met au monde un enfant dans la rue, en hiver, et qu’arrive-t-il ? On en parle dans les médias, c’est tout. La faute à qui ? Que faire ? Et combien de morts dans des incendies de squats ou sous un banc de parc ? Pourtant des bâtisses sont inoccupées, placardées. N’y aurait-il pas moyen de les récupérer ou d’obliger les propriétaires à les remettre en état pour qu’ils soient salubres et sécuritaires pour en faire un nouveau modèle de logement social ?

Ou encore des mini-maisons ? À Halifax, le milieu s’est mis en action, avec un partenariat entre la province, la municipalité régionale d’Halifax, Centraide Halifax, The Shaw Group et Dexter Construction. La Ville a fait don du terrain tandis que Centraide Halifax est propriétaire des unités et coordonnera la gestion immobilière nécessaire. L’automne dernier, la Nouvelle-Écosse a investi 9,4 millions de dollars dans la construction de ces mini-maisons et elle consacrera 935 000 $ par an aux coûts de fonctionnement. C’est beaucoup, mais la situation requiert un rattrapage après plusieurs années à ne pas entendre les alertes lancées par plusieurs intervenant-es terrain.

Une autre réalisation impressionnante, la construction de 179 logements pour étudiant-es à Trois-Rivières : il s’est écoulé moins d’un an entre l’annonce et l’inauguration. Encore là, une belle collaboration entre plusieurs partenaires : gouvernements fédéral, provincial et municipal, Fonds de solidarité FTQ, AGÉ UQTR, Association des groupes de ressources techniques du Québec. Ça demande une personne pour porter le projet et une volonté politique de s’attaquer à un problème criant. Peu importe le modèle, mini-maisons, maisons de chambres, multiplex, il est urgent d’agir.

Au moment où l’équilibre mondial est ébranlé, on doit se tenir au plus près des nôtres et agir pour réduire les inégalités dans la mesure de nos compétences et en unissant nos forces. Un autre 8 mars – Journée internationale des droits des femmes, dont le thème est cette année Encore en lutte – où nous évaluerons les progrès réalisés mais où l’inquiétude sera palpable à une époque qui semble échapper à la raison, où un homme joue à contrôler le monde selon ses caprices qui varient d’un jour à l’autre. L’année 2025 sera également partout dans le monde celle de la Marche mondiale des femmes pour lutter contre la violence et la pauvreté. Et puisque les grands changements de société se sont toujours faits à partir de la base citoyenne, soyons plus uni-es que jamais pour résister à un effondrement de la démocratie, essentielle au respect du vivre-ensemble et du bien commun. Solidarité, plus que jamais.

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