Dans le cadre de son 40e anniversaire, La Gazette de la Mauricie et des environs a la chance de compter sur des ambassadrices et des ambassadeurs de différents horizons, des gens de renom qui sont des personnes significatives dans notre collectivité. Ce mois-ci, nous allons à la rencontre de MC Gilles, animateur et chroniqueur à l’émission Infoman et pasionné de patrimoine.
Informer, ça sert à quoi et, aujourd’hui, alors que tout sert de prétexte au divertissement, comment peut-on susciter l’intérêt pour l’information ?
Informer, c’est super utile et ça l’a toujours été. Avec Infoman, je donne dans l’info-divertissement. On a été très, très boudé-es, il y a 15, 20 ou 25 ans, parce que ce n’était pas considéré comme de la véritable information. C’est vrai que je me moque de tout. Mais est-ce que je suis plus bleu que rouge ? Vous ne le saurez pas. Est-ce que je suis plus à gauche, à droite ? Vous ne le saurez pas non plus. Je donne dans l’actualité décalée, mais c’est de l’actualité pareil. Et je suis un gars qui essaie de travailler pour les régions et pas juste pour les grandes villes. Les médias locaux, c’est super important. Ce que je fais pour m’informer ? Je lis mes journaux à chaque jour. Des journaux de mon coin, des sites web de mon coin, les sites spotted de mon coin. Il n’est pas question que je ne sois pas au courant de tout. Donc j’encourage tout le monde à faire de même. Être au courant de tout, c’est le fun !
La santé mentale est une réalité qui nous tient à cœur. On en parle davantage, mais ça demeure quand même encore tabou, par exemple quand ça se présente au quotidien. Est-ce qu’on doit en parler plus ou mieux ?
J’ai été surpris quand j’ai parlé de santé mentale dans un grand média télévisé : les gens m’ont dit « mon Dieu, t’es courageux ! ». Je ne suis pas courageux, ça fait partie de la vie. Quand tu as une crise de foie, quand tu as un problème intestinal ou une pneumonie ou quand tu fais un burn-out, ça fait partie de la vie. Ce n’est pas une honte et il faut en parler. Il faut qu’on tue ce tabou-là. Surtout chez les gars. Je sais que c’est genrer les affaires de dire ça mais plusieurs hommes ne parlent pas beaucoup. À la question « comment ça va ? », c’est correct de répondre que ça ne va pas toujours bien. Donc il faut qu’on en parle plus. Il faut qu’on en parle peut-être mieux aussi, mais je pense que ce travail n’est pas celui des médias. Ce n’est pas aux médias de le faire, c’est à nous en tant qu’individus. Je le dis aux gens : parlez-en ! Et si tu n’oses pas en parler à tes proches, ce ne sont peut-être pas des proches tant que ça. Parce que quelqu’un qui t’aime pour vrai, si tu lui dis que tu ne vas pas bien, il va t’aider. Et devine quoi ? On peut même en faire des blagues. Moi, je fais des blagues sur mes propres problèmes de santé mentale. Oui, j’ai été hospitalisé, et je ne suis pas allé à l’hôpital parce que j’avais mal à un bras, je suis allé à l’hôpital parce que je ne dormais plus, je ne mangeais plus et j’étais tout croche.
Le patrimoine est une vraie passion pour vous, alors que ça ne présente aucun intérêt pour plusieurs. Comment peut-on sensibiliser les gens à l’importance du patrimoine ?
Je sais que j’ai l’air d’une vieille personne, mais je pensais déjà ça quand j’avais 15 ans. Si tu veux savoir où tu t’en vas, il faut savoir d’où tu viens. On vit dans une région du monde qui se sacre beaucoup de ce qui a été et de ce qui s’est passé. C’est normal, on est jeune comme société. Une antiquité au Québec, c’est un walkman jaune de 1994 ! Donc, on n’est pas habitué-es à ça et on a tendance à se dire « ah c’est vieux, ça ne nous intéresse pas ». La façon dont les gens voient les choses ailleurs dans le monde peut nous en apprendre beaucoup. Par exemple, à plusieurs endroits les aîné-es et ce qui s’est fait dans le passé sont une richesse. Il y a quelque chose de beau dans le passé, et le patrimoine en fait partie. Les affaires du passé, ça fait ringard, ça fait vieux ? Non, c’est d’où on vient. Une maison de 1697, c’est intéressant. Il faut qu’on préserve le patrimoine, y compris le patrimoine plus récent. Moi, je suis un fan du kitsch. Par exemple, le Coconut bar, à Trois-Rivières ,qui est le seul endroit au Québec où le tiki a survécu. Il y a aussi un autre combat à faire en matière de patrimoine : saviez-vous que les granges, on les abandonne et qu’elles tombent à terre ? Il faut qu’on défende ça parce que c’est beau, autant que les vieilles maisons que nos ancêtres ont construites avec leurs jus de bras. Vive le patrimoine !
Vous êtes un fier représentant de la Maurice, pouvez-vous nous faire découvrir un de vos coups de cœur dans la région ?
La Mauricie, j’adore ça ! J’habite à Sainte-Anne-de-la-Pérade, donc quand on arrive de Québec, c’est la première municipalité en Mauricie. Une place qu’il faut que vous découvriez, c’est le Verger Baril. C’est le fils qui a repris la ferme de son père et c’est un lieu extraordinaire. On peut amener les enfants. Il y a des spectacles. C’est vraiment extraordinaire, et je trouve qu’on n’en parle pas assez. Et je le précise au cas où : j’en parle, mais je n’ai pas reçu une cenne de leur part, parce que, quand je dis quelque chose, c’est parce que ça vient de moi. Quand j’y vais, d’ailleurs, je paye mon cidre ! C’est mon coup de cœur en Mauricie : les vergers. Au Québec, on fait du sirop d’érable, on a les poissons des chenaux et on a les pommes aussi ! Le cidre québécois d’aujourd’hui est de calibre international. Il est classé dans les tops au monde. C’est rendu bon, le cidre !
Pourquoi avez-vous accepté d’être ambassadeur de La Gazette de la Mauricie ?
Parce que c’est important ! Les médias imprimés, c’est important, ça fait du bien de lire « du réel ». Il y a votre site web aussi, mais moi, j’aime avoir le journal dans les mains ! Il y a plusieurs années, on disait « quand l’an 2000 va arriver, il n’y aura plus de médias imprimés ». Ensuite, on nous a dit « en 2010, il n’y aura plus de médias imprimés ». Même chose en 2020. Ce n’est pas vrai, il y en a encore… Il reste La Gazette de la Mauricie ! Je la lis et j’aime ça !
Pourquoi les gens devraient-ils lire La Gazette ?
Avez-vos calculé le nombre d’heures que vous passez sur Instagram, Tik Tok et Facebook et le temps que vous avez passé sur la toilette à regarder des storys qui ne vous serviront jamais à rien ? Eh bien devine quoi : quand on lit La Gazette, on apprend quelque chose !
Pourquoi les gens devraient-ils faire un don à La Gazette ?
Parce qu’il faut que les bottines suivent les babines. C’est beau de dire « moi, j’encourage le local, moi j’encourage le Québec, moi j’encourage la Mauricie ». Il faut arrêter de le dire et le faire : donnons à La Gazette !