Dans le cadre de son 40e anniversaire, La Gazette de la Mauricie a la chance de compter à chaque mois sur des ambassadrices et ambassadeurs de différents horizons, des gens de renom qui sont des personnes significatives dans notre collectivité. Ces ambassadrices et ambassadeurs apprécient La Gazette et en parlent dans leur entourage. Découvrez ce mois-ci pourquoi l’historien René Beaudoin croit fermement au pouvoir du patrimoine et à la nécessité de soutenir nos médias indépendants !
Quel rôle joue le patrimoine dans notre société ?
Le patrimoine est un héritage vivant, il raconte notre histoire, ce qui nous a tricoté. Il ne fait pas de nous des passéistes. Il donne un sens à ce que nous sommes. On peut résumer ça en quatre mots.
En étant marqueur de la mémoire locale, tant lointaine que récente, le patrimoine participe à la définition de l’identité locale en posant des jalons qui éclairent l’hier et l’aujourd’hui et qui font briller les vieilles souches, les vieilles familles, ainsi que les jeunes pousses, les nouveaux arrivants.
Le patrimoine est un produit de bonheur par sa contribution au développement individuel et collectif, notamment en matière de culture, d’éducation, de loisirs et de santé. De santé aussi ? Le Réseau des villes et villages en santé reconnaît la culture comme un vecteur de santé parce qu’elle augmente les indicateurs de bonheur.
Le patrimoine permet une meilleure compréhension de notre monde local et des jalons de notre identité.
Enfin, il y a délectation du qui-nous-sommes avec fierté et sentiment d’appartenance.
Avez-vous des coups de cœur ou des éléments patrimoniaux méconnus en Mauricie à partager avec nous ?
Ma passion personnelle est celle des moulins et de la MRC des Chenaux, de Trois-Rivières et des Éboulements dans la région de Charlevoix. Parmi les éléments méconnus en Mauricie, il y a le moulin à vent de Trois-Rivières et les autres moulins à eau (Saint-Stanislas, Sainte-Ursule, etc.) qu’il faut préserver et valoriser rapidement avant qu’il ne soit trop tard. Il y a aussi les sites archéologiques comme le fort Saint-François au Cap-de-la-Madeleine, la tannerie de Saint-Luc-de-Vincennes et les forges de Sainte-Geneviève-de-Batiscan, pour ne nommer que ceux-là. Et je suis l’archiviste du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap et j’y découvre constamment un riche patrimoine que nous avons commencé à mettre en valeur.
Pourquoi avez-vous accepté d’être ambassadeur de La Gazette de la Mauricie ?
Il est essentiel de maintenir vivants nos médias locaux et régionaux, tant commerciaux que communautaires. Sans eux, on ne parlerait que trop rarement de nous. Et face aux médias sociaux, il faut des médias professionnels. Absolument. Fermer nos médias d’ici pour tout centraliser l’information à Québec ou à Montréal, ce serait comme fermer nos écoles, nos centres de loisirs, nos centres de santé. Merci à La Gazette d’avoir pensé à moi, et surtout de me permettre de m’adresser ainsi à toutes les personnes passionnées d’histoire et de patrimoine.
Quelle est votre chronique ou rubrique préférée dans le journal ?
Évidemment lorsqu’il est question d’histoire et de patrimoine, comme le jeu que propose Patrimoine Trois-Rivières, mais aussi tout ce qui concerne les préoccupations et les enjeux communautaires. Et les caricatures de Boris ! Et ces échanges entre trois personnes de La tête dans les nuances, qui posent un regard sur des sujets d’actualité.
Pourquoi lire La Gazette de la Mauricie ?
Je trouve que La Gazette porte bien son slogan : « Média indépendant au service du bien commun. » Qu’est-ce que le bien commun ? Pour bien des élus et des entrepreneurs, c’est celui de la majorité, au dépend d’une (des) minorité(s). Alors que le concept de bien commun ne peut exclure personne. C’est un bien collectif, qu’il soit matériel ou immatériel (le vivre-ensemble). Le bien commun s’assaisonne nécessairement de coopération et de solidarité, et surtout pas d’inégalités. Je trouve que c’est ça, nos journaux communautaires comme La Gazette, ils participent à l’autonomie communautaire.
Pourquoi devrait-on faire un don à La Gazette ?
Pour participer à sa pérennité, à son autonomie, et donc à son indépendance. D’autant que les Facebook de ce monde vont maintenant chercher la grosse part du gâteau publicitaire.