L’importance écologique du lac Saint-Pierre et de son archipel n’est plus à démontrer. Désigné réserve de biosphère de l’UNESCO, ce milieu est un véritable pilier du patrimoine naturel du Québec. À lui seul, le lac Saint-Pierre contient 20 % de tous les marais du fleuve Saint-Laurent et 50 % de ses milieux humides.
Ces habitats essentiels pour la faune aquatique et les oiseaux subissent cependant une pression constante et une dégradation par les activités humaines. La situation est devenue critique pour certaines espèces de poissons telles que la perchaude.
Le Comité ZIP du lac Saint-Pierre a récemment complété quatre projets dans la MRC de Maskinongé pour améliorer la santé de cet environnement sensible.
Nouveau sentier pédestre à la Pointe-à-Caron (Louiseville)
L’organisme a supervisé l’aménagement d’un sentier pour faciliter l’accès au lac Saint-Pierre à la Pointe-à-Caron, sur le territoire de Louiseville.
Ce lieu « écologiquement exceptionnel » reçoit près de 20 000 visiteurs par année. Couvrant une superficie de plus de 58 hectares, il accueille une diversité d’habitats et l’on peut y observer plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux. Les aménagements en place comprennent une passerelle sur pilotis d’une longueur de 985 mètres, la seconde plus longue au Québec. Elle permet aux visiteurs de circuler dans la plaine inondable.
Le nouveau sentier pédestre d’environ un kilomètre permet maintenant de se rendre près du lac en évitant de piétiner de la végétation. Six ponceaux ont été installés et autant de ponts piétonniers, construits. Ceux-ci sont suffisamment larges pour permettre la circulation des fauteuils roulants et des poussettes pour enfants. Le parcours est aussi doté de bancs et de poubelles.
Des panneaux éducatifs installés le long du nouveau sentier et dans le stationnement sensibilisent les utilisateurs et utilisatrices du site à sa richesse écologique.
L’accès au sentier est public et gratuit. En période hivernale, il est possible d’y pratiquer la raquette et le ski de fond.
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Reconnexion du marais Langue-de-Terre (Maskinongé)
Il y a de nombreuses années, la construction de la route Langue-de-Terre à Maskinongé a créé un obstacle pour la libre circulation des poissons qui cherchent à atteindre leur zone de reproduction. La présence de la route empêchait l’échange entre le marais Langue-de-Terre et la rivière du Bois blanc qui se jette dans le lac Saint-Pierre.
Les poissons devaient parcourir plus de 1,5 km pour emprunter l’unique point de sortie du marais. « Lors de la décrue, plusieurs poissons restaient prisonniers du marais et la mortalité était assez importante », explique Louise Corriveau, directrice générale du Comité ZIP du lac Saint-Pierre.
Le Comité ZIP du lac Saint-Pierre a installé deux ponceaux et nettoyé les fossés adjacents pour rétablir la connectivité entre ces deux milieux.
Le milieu humide constitué par le marais Langue-de-Terre occupe plus de 47 hectares et est entouré par 30 hectares de marécage arboré, des habitats d’importance et de bonne qualité pour la faune aquatique.
Aménagement de cours d’eau pour la perchaude (Yamachiche)
L’organisme a procédé à des travaux de nettoyage, de retrait de sédiments, de remplacement de ponceaux et d’ébranchage des fossés dans les cours d’eau « Tranchée Libertine » et « Tranchée Pelletier », à Yamachiche.
L’objectif est de rétablir la libre circulation de la perchaude, du grand brochet et d’autres espèces pour qu’elles puissent accéder à leurs habitats de reproduction printaniers, dans la zone inondée au printemps. Les travaux réalisés permettront, selon l’organisme, de rétablir la connectivité de ces deux cours d’eau tributaires du lac Saint-Pierre.
Ces travaux apportent aussi des avantages pour l’agriculture, explique Louise Corriveau. Lors du retrait des eaux, les champs se drainent plus facilement puisque les cours d’eau ne sont plus obstrués.
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Restauration de cours d’eau à l’île de Grâce (Yamachiche)
L’île de Grâce est l’une des 103 îles de l’archipel du lac Saint-Pierre. Elle possède une grande baie marécageuse reconnue comme site de fraie et d’alevinage pour le poisson. Or, plusieurs obstacles freinent l’accès à la faune aquatique sur l’île.
Un projet de restauration des lieux en cours débuté en 2018 a permis le remplacement de sept ponceaux, le retrait des troncs d’arbres et des branches obstruant le lit des cours d’eau, la lutte au roseau commun (une plante exotique envahissante) et la plantation d’arbustes indigènes aux abords des berges. Ces actions créent des zones favorables pour les poissons et les oiseaux. Le projet touche plusieurs kilomètres de cours d’eau.